Hausse de taxes de 5,6% à Longueuil

« C’est un budget responsable dans un contexte économique inflationniste jamais vu depuis plusieurs décennies, et des plus incertains », a souligné la mairesse Catherine Fournier.
Jacques Nadeau Archives Le Devoir « C’est un budget responsable dans un contexte économique inflationniste jamais vu depuis plusieurs décennies, et des plus incertains », a souligné la mairesse Catherine Fournier.

L’impôt foncier des Longueuillois grimpera de 5,6 % en moyenne l’an prochain. Le conseil municipal a adopté mardi soir le budget 2023 de l’administration Fournier, qui attribue à l’inflation et aux gels de taxes des dernières années la situation difficile dans laquelle se retrouve Longueuil.

La Ville a dû jongler avec un manque à gagner de 34 millions de dollars ; elle a donc affecté un excédent de 9 millions et réduit ses dépenses pour limiter la hausse à 5,6 millions. L’inflation a aussi un effet direct sur le coût des contrats et des fournitures. « L’exercice a été particulièrement difficile, a souligné la mairesse Catherine Fournier. C’est un budget responsable dans un contexte économique inflationniste jamais vu depuis plusieurs décennies, et des plus incertains. On ne sait pas ce qui va se passer dans les prochains mois. »

Pour boucler son budget de 505,8 millions de dollars, la Ville s’appuie sur des revenus supplémentaires liés à l’impôt foncier (19,2 millions), au développement immobilier (5,9 millions) et aux droits de mutation, licences et permis (14,5 millions).

Pour une propriété unifamiliale moyenne, l’impôt moyen devrait atteindre 3158 $ en 2023, soit une augmentation de 168 $.

Le vice-président du comité exécutif, Jonathan Tabarah, a reproché à l’administration précédente d’avoir gelé les taxes pendant trois ans, ce qui aurait fragilisé les finances de la Ville. « La décision qu’on prend aujourd’hui est responsable pour plusieurs raisons. Entre autres, on est sous l’[indice des prix à la consommation]. On respecte la capacité de payer des citoyens », a-t-il souligné.

« Les gels de taxes qu’on a eus dans le passé, on ne va jamais les récupérer. […] Le plus gros mythe qui existe en politique municipale est que les villes font de l’argent avec l’augmentation de la valeur foncière. On ne fait pas une cenne sur l’augmentation de la valeur des maisons », a soutenu M. Tabarah.

Le chef de l’opposition longueuilloise, Jacques Lemire, qui a voté contre le budget, ne partage pas cet avis. Selon lui, l’administration Fournier ne respecte pas la capacité de payer des citoyens. « La Ville a besoin de sous pour survivre et donner des services. Mais on vient de sortir de deux années de pandémie. Il y a des gens qui ont perdu leur emploi, a-t-il dit. On a beau étirer l’élastique, mais à un moment donné, il faut arrêter. »

La Ville de Longueuil s’attend pour l’avenir à une baisse des revenus des droits de mutation en raison du ralentissement du secteur immobilier. L’administration Fournier espère donc pouvoir diversifier ses revenus afin de réduire sa dépendance à l’impôt foncier. Pour y parvenir, elle envisage d’avoir recours à des outils d’écofiscalité visant la consommation excessive d’eau potable, le stationnement et les redevances à l’aménagement.

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