Christian Dubé accuse les libéraux pour le manque de médecins de famille

Le ministre de la Santé Christian Dubé répond aux critiques des oppositions lors de la période des questions, mercredi dernier.
Jacques Boissinot La Presse canadienne. Le ministre de la Santé Christian Dubé répond aux critiques des oppositions lors de la période des questions, mercredi dernier.

Le ministre de la Santé, Christian Dubé, accuse l’ancien gouvernement libéral d’être responsable de la perte nette de 49 médecins de famille en 2022-2023. Il attribue ce bilan négatif à la décision des libéraux de « limiter » le nombre d’admissions en médecine avant 2018. Selon lui, les nouveaux médecins formés sont trop peu nombreux pour compenser les départs à la retraite.

Les oppositions, elles, jugent que le gouvernement n’en fait pas assez pour contrer la pénurie d’omnipraticiens.

« Il faut se rappeler qu’on paye peut-être aujourd’hui les décisions que le gouvernement libéral a prises en 2016, 2017 et 2018 », a dit M. Dubé en mêlée de presse à l’Assemblée nationale. « Rappelez-vous que ces années-là, on avait limité le nombre de médecins qui étaient formés. »

Le ministre de la Santé a précisé que 400 médecins de famille avaient commencé leur pratique en 2022-2023 et que 450 avaient pris leur retraite. Les départs vers les cliniques privées pèsent ainsi peu dans la balance, selon lui.

 

Pour renverser la tendance à « court terme », Christian Dubé souhaite faciliter la retraite progressive des médecins. « Il y a beaucoup de médecins qui voudraient être capables de prendre leur retraite sur une base de deux jours semaine, trois jours semaine, et ça, en ce moment, ce n’est pas permis », a-t-il expliqué. Des discussions sont en cours à ce sujet avec le Collège des médecins du Québec (CMQ), a-t-il ajouté.

Selon le CMQ, « il reste une question administrative à régler qui n’est pas sous la responsabilité du Collège » pour que le dossier aboutisse. Les travaux visent à permettre aux médecins de « réduire le nombre de patients qu’ils ont à charge tout en respectant leurs obligations déontologiques », précise-t-on dans un courriel.

Christian Dubé indique que davantage de nouveaux omnipraticiens viendront en renfort dans cinq ans. Le nombre d’admissions en médecine a été augmenté au cours des dernières années pour atteindre 1043 étudiants en 2023-2024 et 1225 en 2026-2027.

Réactions des oppositions

 

Questionné à ce sujet en point de presse à l’Assemblée nationale, le chef intérimaire du Parti libéral du Québec, Marc Tanguay, a dit juger la situation « très préoccupante ».

Il a également rappelé que la Coalition avenir Québec (CAQ) est au pouvoir depuis 2018. « Si le gouvernement était résolument axé sur la prise en charge, il développerait davantage de GMF, s’assurerait qu’il y a un nombre suffisant de médecins qui font de la médecine de famille », a-t-il affirmé.

Le porte-parole en matière de santé du Parti québécois, Joël Arseneau, estime pour sa part qu’il faut valoriser la médecine familiale pour contrer la pénurie et améliorer l’accès aux soins. « À l’heure actuelle, on est en train de brasser les structures à Santé Québec, a-t-il dit en point de presse à l’Assemblée nationale. Pendant ce temps-là, les médecins quittent pour s’en aller au privé ou pour s’en aller dans une autre province ou à la retraite. Alors là, on peut questionner les priorités du gouvernement : brasser les structures ou bien régler les problèmes d’accès. »

De son côté, le député de Québec solidaire Sol Zanetti croit que la CAQ n’en fait pas assez pour régler le problème du manque de médecins de famille. « On n’a pas vu le début d’une solution, a-t-il dit. Qu’est-ce qu’ils ont fait vraiment pour enrayer cette situation-là ? Moi, je ne le vois pas. »

À voir en vidéo