Le maire de Laval ne sollicitera pas un troisième mandat l’automne prochain

Le maire de Laval, Marc Demers
Photo: Jacques Nadeau Archives Le Devoir Le maire de Laval, Marc Demers

Après deux mandats à la mairie de Laval, Marc Demers tire sa révérence. L’élu a annoncé mardi sur Twitter qu’il ne sera pas candidat aux élections de novembre prochain. L’ancien policier devenu maire estime qu’il laisse une maison en ordre après le long règne de Gilles Vaillancourt.

Lorsque Marc Demers a été élu maire en novembre 2013, la Ville de Laval était sous tutelle. Quelques mois auparavant, en mai 2013, Gilles Vaillancourt avait été arrêté par l’Unité permanente anticorruption (UPAC). Reconnu coupable de fraude, de complot et d’abus de confiance, Gilles Vaillancourt a finalement écopé d’une peine de six ans de prison en décembre 2016, en plus d’être condamné à rembourser 8,5 millions de dollars à la Ville de Laval.

Marc Demers juge qu’il a réussi à instaurer un changement de culture à l’hôtel de ville depuis son arrivée au pouvoir il y a près de huit ans. « Quand on est arrivés ici, la Ville était sous tutelle avec un historique peu reluisant de scandales. Les employés se sentaient manipulés et trahis par la direction générale et par la classe politique. Les tribunaux leur ont d’ailleurs donné raison. On a mis fin au désordre », a dit M. Demers dans un entretien téléphonique.

Le maire indique que, s’il n’avait pas eu la certitude de la présence d’une relève solide, il aurait sollicité un troisième mandat. S’il estime que Laval a tourné la page sur son passé de corruption, il rappelle qu’il faut demeurer vigilant. « On a récupéré 50 millions de la corruption. Ceux qui avaient trempé là-dedans sont passés à la caisse. Donc, le signal est très fort », dit-il.

La Ville a aussi mis en place des structures pour prévenir la collusion et la corruption. Le maire cite les pouvoirs accrus accordés à la vérificatrice générale et à l’ombudsman, de même que la création du Bureau d’intégrité et d’éthique, un commissariat de la gouvernance et un secrétariat de la gouvernance.

On a mis fin au désordre.

 

Marc Demers insiste sur l’importance d’agir en matière d’environnement. « L’environnement sera un levier économique très important dans l’avenir. L’environnement et le développement économique ne sont pas en opposition. Je crois qu’à Laval, on a fait cette démonstration-là », soutient-il.

Comme bien d’autres élus municipaux, Marc Demers n’a pas été épargné par le climat toxique qui règne sur les réseaux sociaux. Le maire raconte avoir fait l’objet de menaces à trois reprises. Trois individus ont été arrêtés par la police et l’un d’eux a d’ailleurs été reconnu coupable d’avoir proféré des menaces de mort à son endroit. Ces comportements, que subissent de nombreux élus, sont susceptibles de dissuader la relève à faire le saut en politique, déplore-t-il. « Il faut trouver des solutions. Je pense que c’est un problème de société qui est accentué par la pandémie. » Selon lui, les élus ont le devoir de donner l’exemple en cette matière, ce que n’a pas fait l’ex-président Donald Trump, souligne-t-il.

Le mandat de Marc Demers se terminera en novembre. Jusqu’à maintenant, au moins quatre candidats se sont montrés intéressés par la course à la mairie de Laval.

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