Terres agricoles et garde-manger

Je vis dans le Bas-Saint-Laurent et je possède plusieurs lots zonés agricoles à environ 300 m d’altitude. La loi sur la protection des terres agricoles me fait penser aux Opérations Dignité de l’époque. J’ai quatre jeunes qui aimeraient s’établir dans le rang où j’habite, mais qui n’en ont pas la possibilité parce que les terres sont supposément agricoles.

La réalité, c’est que mes terres sont en grande majorité très difficilement cultivables en raison de la couche de sol trop mince. Quand je marche dans le champ, bien souvent, je marche sur du lichen et de l’herbe sèche. Quand j’essaie de le labourer, la charrue sautille sur le cran de roche et ça me coûte une pointe à chaque rang. Le dernier agriculteur qui est venu est reparti sans payer. Les autres voudraient y mettre du Round-up. Je suis contre l’idée de cultiver « chimique ». J’ai planté plusieurs arbres à fruits et je tiens à avoir une diversité d’insectes pollinisateurs.

La vision actuelle du développement agricole au Québec ne colle pas avec un développement durable et intelligent et ne tient malheureusement pas compte des réalités régionales. On détruit l’environnement et on appauvrit les sols en utilisant massivement du Round-up pour des monocultures subventionnées qui visent à nourrir les populations en dehors de nos limites territoriales. On favorise et subventionne les grandes entreprises au détriment de l’agriculture locale.

Au Québec, chacun d’entre nous devrait avoir un jardin et répondre à une partie de ses besoins alimentaires. C’est ça, la véritable agriculture de proximité.

Malheureusement, les gens sont trop paresseux et préfèrent brûler du carburant en roulant en « côte à côte » avec un six-pack entre les jambes à créer de l’abondance.

À voir en vidéo