Le SPVM enquête sur l’envoi par la poste de «trousses de suicide»

Arrêté en mai dernier, Kenneth Law fait désormais face à une dizaine de chefs d’accusation pour avoir conseillé ou facilité le suicide, relativement à des décès survenus en Ontario. Mais l’enquête a également dépassé les frontières canadiennes.
Illustration d’Alexandra Newbould via La Presse canadienne Arrêté en mai dernier, Kenneth Law fait désormais face à une dizaine de chefs d’accusation pour avoir conseillé ou facilité le suicide, relativement à des décès survenus en Ontario. Mais l’enquête a également dépassé les frontières canadiennes.

Le Service de police de la ville de Montréal (SPVM) a ouvert à son tour une enquête sur des « trousses de suicide » qui auraient été envoyées à des Montréalais par la poste.

Cette investigation en sol québécois est liée à celle qui est déjà en cours en Ontario sur Kenneth Law, un Ontarien de 57 ans qui a été arrêté par les policiers en mai dernier.

Il est soupçonné d’avoir vendu en ligne, à travers le Canada et dans plus d’une quarantaine de pays, quelque 1200 colis contenant du nitrite de sodium. Cette substance est mortelle à forte dose, indique le SPVM.

Kenneth Law fait désormais face à une dizaine de chefs d’accusation pour avoir conseillé ou facilité le suicide, relativement à des décès survenus en Ontario. Le fait de conseiller à une personne de se donner la mort ou de l’encourager ou de l’aider à le faire est une infraction au Code criminel canadien et est passible d’une peine d’emprisonnement.

Puisque certaines des trousses préparées par le suspect Law auraient supposément été envoyées à des personnes demeurant à Montréal, le SPVM prend le relais de l’enquête.

Le corps policier appelle à la vigilance : le nitrite de sodium en poudre, un agent de conservation courant, peut entraîner la mort s’il est ingéré à forte dose. De plus, il peut causer une irritation sur la peau s’il n’est pas manipulé avec des gants.

Le SPVM parle de « trousses » dans son communiqué diffusé lundi, mais ne souhaite pas préciser si les colis contenaient autre chose, « compte tenu de la sensibilité du sujet et par souci de sécurité publique », a précisé une porte-parole du SPVM lorsqu’interrogée à ce sujet.

La Police régionale de Peel, qui enquête en Ontario, indique qu’il est possible que les noms des compagnies suivantes figurent sur les trousses expédiées : Academic/ACademic, Escape Mode/escMode, Imtime Cuisine, AmbuCA et ICemac.

L’enquête sur Kenneth Law a déjà débordé les frontières du pays : les autorités américaines, britanniques, italiennes, australiennes et néo-zélandaises ont également ouvert des enquêtes au sujet des activités de l’Ontarien. Fin août, la police britannique a annoncé être en train d’enquêter sur la mort de 88 personnes au Royaume-Uni qui avaient acheté des produits sur des sites Web canadiens liés à M. Law.

Les policiers invitent toute personne ayant de l’information à ce sujet à appeler le 911 ou à communiquer de façon anonyme et confidentielle avec Info-Crime Montréal au 514 393-1133 ou à l’aide du formulaire de signalement accessible sur le site infocrimemontreal.ca.


Besoin d’aide ?

Si vous pensez au suicide ou vous vous inquiétez pour un proche, un soutien est disponible 24 heures sur 24, sept jours sur sept. Les résidents du Québec peuvent joindre le Centre de prévention du suicide au 1 866 APPELLE (1 866 277-3553), ou visiter suicide.ca pour obtenir de l’aide par texto ou clavardage. On peut aussi appeler Parlons suicide Canada (1 833 456-4566) ou texter, le soir, au numéro 45645.

Pour obtenir de l’aide concernant votre santé mentale ou celle d’un proche, n’hésitez pas à contacter le service Info-Social 811.



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