Et si un micro n’attendait que vos mots…

J’évolue près de l’amphithéâtre du CH pathétique. De temps en temps moi j’ai les bleus, comme chantait Angèle Arsenault. Eh bien, je prends alors mon courage à deux mains et pousse ma rondelle jusqu’au pays du retour utopique des Nordiques. Comme vous venez de vous en apercevoir, je suis une poétesse de Dollarama ! Malgré tout, j’adore empoigner mon crayon et le presser avec énergie afin qu’un zeste de mots gicle entre les vagues sereines de mon papier scolaire. Mon style ? Je le qualifie de Mini-Wheats ! C’est que mes écrits exhibent leur côté givré avec quelques pointes d’humour tandis qu’un verso plus substantiel lui donne la réplique.

Le 8 septembre, pour la troisième fois, je montais sur la minuscule scène de la Maison de la littérature afin de participer au micro ouvert d’un événement mijoté par André Marceau et son Tremplin d’actualisation de la poésie (TAP). Quel cadavre exquis que cette soirée ! La variété des plats offerts, voilà ce qui constitue la singularité de ces heures destinées à l’écriture.

Soyons honnêtes, la poésie représente une forme de littérature à laquelle on associe souvent le mot hermétique. Depuis 25 ans, le TAP ouvre pourtant grand les bras afin d’accueillir les plumes de toutes sortes, même celles dont l’encre ne s’insère dans aucun moule littéraire. Les émules de Louise Dupré et Gaston Miron ont naturellement l’honneur d’ouvrir le défilé. Puis suivent en queue de peloton les autres qui, comme moi, patentent des affaires avec maladresse peut-être, mais avec bonheur toujours.

Et pis vous ? N’avez-vous pas peur de vous asphyxier avec tous ces mots que vous écrivez en cachette sans oser les cracher devant public ? Avez-vous déjà senti l’adrénaline circuler dans vos veines quelques secondes avant d’offrir vos mots en pâture ? Et l’expérience de tripoter un micro ? Le coeur sur le point d’exploser en une galaxie de particules ? Le cellulaire ou les feuillets qui dégoulinent de mots qu’on bouscule en raison du stress ? Tout cela sous des sourires, des yeux ronds d’attention et 110 % de respect…

N’est-ce point le moment de laisser votre p’tite gêne dans le placard ?

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