Une présidentielle de tous les dangers

Si, au terme d’une campagne ponctuée d’inculpations criminelles, Donald Trump était investi candidat républicain pour l’élection présidentielle américaine du 5 novembre 2024, la question est de savoir si la majorité des Américains basculera dans le populisme, ou si cette ardeur n’est le fait que d’une moitié de l’électorat, nostalgique de la grandeur perdue de l’Amérique et donnant tête baissée dans les mensonges victimaires de Trump. Subvertissant le droit, égocentrique jusqu’à plus soif, Trump risque d’être, s’il est élu, l’agent de l’implosion de la démocratie aux États-Unis. Son comportement tient davantage de celui d’un insurgé que de celui d’un président américain. Dans le cas d’une défaite, sa contestation des résultats est prévisible.

Pour l’heure, les inculpations de possession de documents classifiés, de menace à la sécurité de l’État et d’entrave à la justice ne semblent pas ralentir sa course. Mais s’y ajoutent une autre inculpation de tentative d’infirmer le résultat de l’élection présidentielle de 2020, notamment par l’assaut du Capitole le 6 janvier 2021, et une autre de même type dans l’État de Géorgie. L’ouverture d’un procès au civil intenté par l’État de New York pour fraude fiscale est prévue de son côté le 2 octobre 2023. […] La question demeure : si les procès n’avortent pas, que fera-t-on d’un président élu s’il est déclaré coupable ?

Trump n’est cependant pas au bout de ses peines. Son intention durant son passage à la Maison-Blanche de retirer les États-Unis de l’OTAN pourrait refroidir un électorat habitué au leadership des États-Unis dans le monde. Sa familiarité ambiguë avec Poutine, de qui il attend peut-être une alliance contre la Chine, pourrait également être sanctionnée. Si, en dépit de ces obstacles, Trump revenait à la Maison-Blanche, sa gouvernance s’inscrira dans une conjoncture planétaire déjà perturbée. Plût au ciel qu’il ne mette pas la dernière main au chaos.

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