Pousser des jeunes Montréalais vers un «autre mode de vie» que la violence armée

La situation s’améliore, a assuré lundi le ministre François Bonnardel, qui souligne que le nombre de crimes violents diminue.
Ryan Remiorz La Presse canadienne La situation s’améliore, a assuré lundi le ministre François Bonnardel, qui souligne que le nombre de crimes violents diminue.

Le gouvernement Legault et la Ville de Montréal vont consacrer près de 2 millions de dollars sur trois ans à un programme visant à convaincre des jeunes à risque de commettre des crimes violents à choisir « un autre mode de vie ».

Le projet PIVOT (Prévenir et intervenir sur les violences observées sur le territoire) adoptera une approche qui utilisera autant la prévention que la répression pour inciter les jeunes à quitter le milieu criminel. Il s’inspire d’un programme similaire à Glasgow en Écosse.

« Un soutien sera offert aux jeunes qui ont déjà commis un crime pour les diriger vers un autre mode de vie, explique le ministre de la Sécurité publique, François Bonnardel, en conférence de presse à Montréal, lundi. On veut leur montrer qu’il y a d’autres options que la criminalité, qu’ils peuvent compléter leurs études, se trouver un emploi ou traiter une dépendance. »

De l’autre côté, les interventions mettront les adolescents et jeunes adultes visés en garde contre les conséquences de la criminalité. « Le deuxième axe vise à communiquer clairement les conséquences de la violence et à les appliquer rapidement en cas d’infraction. Ce que ça veut dire, c’est qu’on va aller à la rencontre des contrevenants, des jeunes pour leur dire qu’ils sont surveillés et qu’ils vont être à nouveau arrêtés et sanctionnés. »

Efficace ailleurs

 

Cette approche a démontré ses fruits là où elle a été employée, juge René-André Brisebois, intervenant et chercheur à l’Institut universitaire Jeunes en difficulté du CIUSSS du Centre-Sud-de l’Île-de-Montréal, dont l’organisme participe au programme. « Dans les endroits où ça a été déployé, que ce soit aux États-Unis, en Écosse ou ailleurs dans le monde, on voit, au niveau des recherches, des diminutions de 33 % à 50 % de la criminalité violente. »

Le programme visera un nombre limité de jeunes, répond M. Brisebois. Il évoque « une trentaine, peut-être une quarantaine » de personnes. « Si on est capable de faire la différence dans la vie d’un, deux ou trois ou quatre de ces jeunes-là, ça va faire la différence énorme », insiste-t-il.

L’intervention survient dans un contexte où la violence avec des armes à feu soulève des inquiétudes à Montréal. Cette problématique est exacerbée par la vente illégale d’armes, la fabrication d’armes par imprimante 3D, la glorification des armes et le sentiment par certains jeunes qu’elles sont nécessaires pour se prémunir de possibles agressions.

La situation s’améliore, assure toutefois le ministre Bonnardel, qui souligne que le nombre de crimes violents diminue.

À la fin de l’été, les autorités policières constataient que la criminalité suivait une tendance baissière de 30 % cette année à Montréal tandis que le nombre de saisies d’armes à feu a triplé, selon différents comptes rendus dans les médias.

« C’est un combat qui n’est pas gagné, mais on fait des progrès », a dit le ministre, lundi.

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