La quasi-totalité des Québécois appuieraient une indexation des salaires du secteur public

De gauche à droite, les dirigeants syndicaux Éric Gingras (CSQ), Robert Comeau (APTS), Magali Picard (FTQ) et François Énault (CSN) lors d’une manifestation organisée par le front commun intersyndical le 30 mars, à Québec
Jacques Boissinot La Presse canadienne De gauche à droite, les dirigeants syndicaux Éric Gingras (CSQ), Robert Comeau (APTS), Magali Picard (FTQ) et François Énault (CSN) lors d’une manifestation organisée par le front commun intersyndical le 30 mars, à Québec

Un récent sondage indique que 86 % des personnes interrogées croient que les salaires du secteur public « devraient minimalement être indexés à la hausse du coût de la vie ».

Le coup de sonde en ligne commandé par le front commun intersyndical a été réalisé par la firme SOM auprès de 1089 Québécois adultes, à la fin du mois de juillet. Il fait plus précisément état de 43 % des gens qui sont « plutôt d’accord » avec l’énoncé « les salaires du secteur public devraient minimalement être indexés à la hausse du coût de la vie » et de 43 % qui sont même « totalement d’accord » avec cet énoncé.

Le front commun, qui est composé de l’APTS, de la FTQ, de la CSN et de la CSQ, réclame l’équivalent de l’indice des prix à la consommation (IPC) plus 2 % pour 2023 (ou 100 $ par semaine, selon la formule qui serait la plus avantageuse pour les travailleurs), puis l’IPC plus 3 % pour la deuxième année et l’IPC plus 4 % pour l’année 2025, soit un contrat de travail de trois ans.

Le gouvernement du Québec, de son côté, offre 9 % d’augmentation sur cinq ans aux employés de l’État, soit 3 % pour la première année, puis 1,5 % pour les quatre années suivantes. Toutefois, il y ajoute une somme forfaitaire de 1000 $ la première année, puis une somme équivalant à 2,5 % consacrée à des « priorités gouvernementales », ce qui fait qu’il présente son offre comme équivalant à 13 % sur cinq ans.

« C’est assez significatif. Le gouvernement est un peu déconnecté lorsque c’est le temps de bien traiter ses salariés », a lancé en entrevue lundi François Énault, vice-président de la CSN, responsable de la négociation du secteur public pour la centrale syndicale.

Un employeur recherché ?

Sans amélioration notable de leur rémunération, les employés des secteurs public et parapublic « ne resteront pas », avance M. Énault. « Et on ne sera pas capables d’attirer des gens dans les services publics, que ce soit en éducation, en santé, en services sociaux ou en éducation supérieure. »

En outre, Québec a du chemin à faire s’il veut devenir un employeur de choix, d’après ce sondage. L’énoncé « le gouvernement du Québec est un employeur pour lequel j’aimerais travailler » ne recueille l’aval que de 52 % des répondants au sondage. Quelque 36 % se disent en désaccord avec cet énoncé — réponses « totalement » en désaccord et « plutôt » en désaccord additionnées.

De même, les citoyens interrogés ne semblent pas particulièrement satisfaits de la prestation du gouvernement dans le cadre de la négociation des conventions collectives avec les syndicats des secteurs public et parapublic. Ainsi, seulement 30 % sont d’accord avec l’énoncé « le gouvernement du Québec gère bien les négociations en cours avec les employés du secteur public » — réponses totalement d’accord et plutôt d’accord réunies. Quelque 48 % sont d’avis contraire.

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