Je ne suis pas fière

J’ai terminé mon collégial au cégep Garneau en 1994. Souvent, je remarquais des fautes de français chez mes professeurs et mes collègues d’étude. Aujourd’hui, j’apprends que la direction du cégep autorise une semaine d’anglais où les profs et les élèves de toute discipline échangeront en anglais. Nous sommes envahis par l’anglais dans nos radios, sur Internet et dans le secteur culturel. Les jeunes sont à peine capables de formuler leurs idées dans un français adéquat.

Partout, où qu’on soit, les fautes de français surgissent : annonces, avertissements, publicités. Je pense qu’on devrait plutôt instaurer « une semaine de français », car il y a péril en la demeure, mais ce ne serait pas populaire… Nous vivons dans une société de consommation, et pas question que nous nous serrions la ceinture. Tout le monde sait que l’anglais, c’est la langue des affaires et que faire des affaires, en général, ça rapporte. Il faut bien gagner sa vie. Il y a de l’anglais partout, dans toutes les offres d’emploi.

À ce rythme-là, nous marchons bien vers l’assimilation. Nous écrivons mal notre langue, nous la parlons mal et nous sommes entourés de stimuli anglophones. Certains me qualifieront de défaitiste, moi, je m’estime très réaliste. Quand le ministre responsable de la Langue française baisse les bras, il faut se secouer.

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