Mais où sont passées les petites éoliennes résidentielles?

Le développement éolien au Québec se limite pour le moment aux grands projets, comme ici, en Gaspésie.
Alexandre Shields Archives Le Devoir Le développement éolien au Québec se limite pour le moment aux grands projets, comme ici, en Gaspésie.

Dans cette rubrique tirée du Courrier de la Planète, nos journalistes répondent à des questions de nos lecteurs.

La question

Pourquoi ne trouve-t-on pas sur le marché de petites éoliennes qui pourraient, par exemple, recharger au moins en partie la batterie d’un véhicule électrique ?

René Minot

Comme René Minot, vous n’avez probablement jamais aperçu d’éoliennes sur le toit ou dans la cour de vos voisins au Québec. Pourtant, les éoliennes domestiques existent et peuvent être achetées sur les sites Internet de Canadian Tire, d’Amazon ou de Walmart. On retrouve diverses tailles, formes et puissances pour des prix allant de quelques centaines à quelques milliers de dollars.

Selon Jean-Pierre Desjardins, formateur en énergies renouvelables pour l’organisme Écohabitation, la plupart de ces petites éoliennes auraient la capacité de recharger la batterie d’un véhicule électrique ou d’alimenter de l’éclairage dans une maison. Mais pourquoi sont-elles aussi peu populaires au Québec ? Selon les données fournies par Hydro-Québec, il y a au total dix producteurs qui utilisent des éoliennes comme source de production, dont huit sont des clients résidentiels.

« Le solaire photovoltaïque a tellement baissé de prix que, économiquement, les éoliennes domestiques ne sont plus compétitives », indique d’emblée M. Desjardins. Pour un particulier, cela coûterait de deux à quatre fois plus cher du watt de faire appel à des éoliennes domestiques qu’à des panneaux solaires. Dans ce contexte, plusieurs compagnies ont même arrêté d’en fabriquer, constate cet ancien chargé de cours à l’UQAM.

Souvent, les éoliennes domestiques ne fourniront pas la puissance promise, étant donné que les conditions de vent nécessaires ne sont pas réunies. « Ton éolienne de 1000 watts, à Montréal, pourrait ne te fournir que 100 watts », donne comme exemple M. Desjardins.

La situation est différente pour les grands parcs éoliens qui sont en développement au Québec. Le coût par watt est grandement diminué lorsqu’on choisit le site idéal et qu’on installe de grandes éoliennes sur de hautes tours.

Le choix de l’autoproduction

Dans la plupart des cas, il y a peu d’avantages économiques, pour un domicile relié à Hydro-Québec, d’autoproduire son électricité, même avec des panneaux solaires. C’est que les prix offerts par la société d’État sont très bas. Mais pour des demeures installées dans une zone non desservie ou pour les personnes qui veulent utiliser moins d’hydroélectricité par conviction, l’énergie éolienne peut faire partie de la solution.

« Certaines maisons autonomes au Québec ont de l’éolien et du solaire. Théoriquement, avoir un système hybride, c’est très bon, car il vente plus l’hiver que l’été et il y a plus de soleil l’été que l’hiver », souligne M. Desjardins.

Théoriquement, avoir un système hybride, c’est très bon, car il vente plus l’hiver que l’été et il y a plus de soleil l’été que l’hiver

Encore faut-il être situé dans un endroit suffisamment venteux. Il faut aussi avoir l’autorisation d’installer une telle éolienne. Comme elles sont souvent bruyantes, certaines municipalités ont des réglementations qui restreignent leur présence ou leur usage.

« Allez voir vos voisins », conseille également le spécialiste, pour vous assurer que vous n’allez pas vous les aliéner. Pour obtenir de l’aide dans un projet d’autoproduction, M. Desjardins suggère de consulter le répertoire Énergie solaire Québec. Plusieurs des consultants, installateurs et vendeurs qui y sont recommandés offrent aussi des produits et des services reliés aux éoliennes.

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