L’Université du Québec a besoin de 4000 chambres en résidences

Alexandre Cloutier, président de l’Université du Québec
Francis Vachon Le Devoir Alexandre Cloutier, président de l’Université du Québec

L’Université du Québec (UQ) doit au minimum « doubler sa capacité d’accueil » pour répondre à ses besoins grandissants en matière de logement, selon son président, Alexandre Cloutier. Un projet qui nécessite des investissements d’environ 700 millions de dollars.

M. Cloutier a présenté cet avant-midi le mémoire de l’UQ aux consultations sur la planification pluriannuelle de l’immigration, à Québec. S’il prévoit saluer les réformes apportées au volet « diplômés » du Programme de l’expérience québécoise (PEQ), il entend aussi souligner l’importance pour les étudiants étrangers qui fréquentent le réseau de se trouver un toit.

« Pour s’assurer de leur réussite, de même que pour avoir la capacité à les accueillir et les loger, l’UQ évalue les besoins à 4000 nouvelles chambres pour l’ensemble de ses étudiants et étudiantes au cours des cinq prochaines années à travers son réseau », a écrit M. Cloutier au Devoir, mercredi.

Le Devoir rapportait cet été que les listes d’attente pour des résidences étudiantes, tant dans le réseau collégial qu’à l’université, ne cessent de s’allonger. « Les enjeux sont vrais à Trois-Rivières, à Rimouski, à Chicoutimi. C’est important pour nous de répondre à ces enjeux d’accessibilité, a indiqué M. Cloutier en entrevue, mercredi. Si on veut accueillir des étudiants étrangers en français dans les régions, il faut les loger, bien sûr. »

Le président de l’UQ assure avoir entamé des discussions avec Québec « pour trouver un modèle financier qui permettrait de répondre aux enjeux qui existent dans le réseau de l’Université du Québec ». « On vient d’avoir les chiffres. Fait que là, on présente notre état de situation. Puis ce qu’on dit, c’est qu’il faudra investir de façon importante pour répondre [à nos besoins] », a-t-il dit.

Le plus récent Programme québécois des infrastructures — 2023-2033 — prévoit des investissements d’environ 10 millions de dollars destinés à augmenter le parc locatif des universités. C’est à peine un centième des demandes de l’UQ pour son réseau à lui seul.

Mercredi, la ministre de l’Immigration, Christine Fréchette, a assuré que le gouvernement travaillait « d’arrache-pied pour développer l’offre de logements étudiants ». « Nous sommes conscients des problèmes de logement étudiant en région, a écrit son cabinet au Devoir. C’est un défi collectif, le travail n’est pas terminé, nous sommes en action. »

Réforme Fréchette

 

M. Cloutier a par ailleurs profité de son passage à Québec pour saluer les réformes gouvernementales en matière d’accueil des étudiants issus de l’étranger. Selon lui, la voie rapide vers la résidence permanente instaurée par Christine Fréchette pour les immigrants qui maîtrisent le français aura comme aboutissement d’« inciter le développement d’un lien d’appartenance plus fort dans les communautés d’accueil ».

Déjà, environ un tiers (32 %) des étudiants de l’UQ qui détiennent un permis de séjour temporaire ont « l’intention [à leur premier trimestre] de rester au Québec », selon une enquête du réseau universitaire.

« En modifiant le volet “diplômés” du PEQ, le gouvernement entend notamment éliminer les conditions sur l’expérience de travail et sur le statut d’emploi. […] Le retrait de ces conditions devrait diminuer l’exode de ces diplômés vers d’autres provinces, voire d’autres pays », peut-on lire dans le mémoire de l’UQ déposé mercredi en commission.

Avec Anne-Marie Provost

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