Et si la colocation était autorisée dans les HLM?

Il arrive souvent qu’un parent reste seul dans un logement de deux, trois ou quatre chambres à coucher après le départ de ses enfants sans qu’on puisse lui en offrir un plus petit, faute de disponibilité, raconte Patricia Viannay, de la FLHLMQ. Sur la photo, le HLM L’Érablière, à Montréal, en 2021.
Jacques Nadeau Archives Le Devoir Il arrive souvent qu’un parent reste seul dans un logement de deux, trois ou quatre chambres à coucher après le départ de ses enfants sans qu’on puisse lui en offrir un plus petit, faute de disponibilité, raconte Patricia Viannay, de la FLHLMQ. Sur la photo, le HLM L’Érablière, à Montréal, en 2021.

La Fédération des locataires d’habitations à loyer modique du Québec (FLHLMQ) estime que ces habitations (HLM) pourraient loger 3000 personnes de plus au Québec si on permettait à leurs résidents d’avoir des colocataires.

« On y voit une partie de la solution pour loger les gens sur la liste d’attente », a déclaré Patricia Viannay, l’une des porte-parole de la fédération, lors de son passage devant la commission parlementaire sur l’habitation, mercredi, à Québec.

Plus de 37 500 ménages locataires étaient en attente d’une place en HLM sur la dernière version de la liste d’attente, rendue publique en décembre 2021 par la Société d’habitation du Québec (SHQ).

« Nous estimons à au moins 10 % le nombre de logements en sous-occupation dans les 30 000 unités pour familles à travers le Québec », écrit la FLHLMQ dans le mémoire qu’elle a déposé. Mais la colocation est actuellement interdite dans le réseau des HLM, conformément à la réglementation de la SHQ, déplore-t-elle.

Déjà dans des logements trop grands

La FLHLMQ suggère que la colocation soit offerte sur une base volontaire pour les locataires. « Une telle mesure pourrait être encouragée par une réduction de loyer pour ceux et celles qui acceptent de partager ainsi leur chez-soi. »

Cette proposition est d’ailleurs venue des locataires eux-mêmes lors d’une consultation des membres de la FLHLMQ, a expliqué Mme Viannay. Il arrive souvent, dit-elle, qu’un parent reste seul dans un logement de deux, trois ou quatre chambres à coucher après le départ de ses enfants sans qu’on puisse lui en offrir un plus petit, faute de disponibilité.

La ministre responsable de l’Habitation, France-Élaine Duranceau, devant qui la FLHLMQ a soumis sa proposition, n’a pas indiqué si elle envisageait de la mettre en oeuvre.

La Fédération des locataires d’habitations à loyer modique du Québec représente 65 673 ménages à faible revenu qui habitent dans des logements à prix modique du Québec. Ces HLM, construits dans les années 1980 et 1990 grâce à du financement du fédéral, sont toutefois en piteux état, et plus de 3200 sont actuellement vacants parce qu’en attente d’être rénovés, révélait Le Devoir en juillet.

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