«Ce n’est pas dans les cartons» d’avoir plus de circonscriptions

La Commission de la représentation électorale propose de faire disparaître une circonscription en Gaspésie et une autre à Montréal, en raison de la diminution du nombre d’électeurs.
Graham Hughes La Presse canadienne La Commission de la représentation électorale propose de faire disparaître une circonscription en Gaspésie et une autre à Montréal, en raison de la diminution du nombre d’électeurs.

Ajouter des sièges au Salon bleu n’est pas une solution au redécoupage électoral proposé par Élections Québec, estime le ministre responsable des Institutions démocratiques, Jean-François Roberge.

« Ce n’est pas dans nos cartons », s’est contenté de dire l’élu de la Coalition avenir Québec, mercredi, lorsqu’interrogé sur la possibilité de rouvrir la Loi électorale pour ajouter des circonscriptions dans la province. Depuis mardi, plusieurs élus gaspésiens — dont certains de ses collègues — sont montés aux barricades pour dénoncer le projet de réaménagement des circonscriptions du Québec de la Commission de la représentation électorale.

Si cette proposition allait de l’avant, Montréal et la Gaspésie perdraient chacune une circonscription, au profit des Laurentides et du Centre-du-Québec. « À sa face même, la proposition qui est soumise, elle est préoccupante pour les citoyens de la Gaspésie », a affirmé la ministre responsable de la région, Maïtée Blanchette Vézina.

Avec ses collègues caquistes de la Gaspésie, les députés Stéphane Sainte-Croix et Catherine Blouin, elle entend plaider pour les mêmes exceptions que la région avait obtenues lors de la dernière réorganisation électorale, en 2017. Gaspé et Bonaventure, qu’Élections Québec propose de fusionner, comptent respectivement 40 % et 30 % moins d’électeurs que la moyenne nationale par circonscription. La loi ne permet techniquement pas de descendre en deçà de 25 %.

« On va faire la même demande [d’exception] », a dit Mme Blanchette Vézina.

Mardi soir, l’ex-candidat péquiste dans la circonscription de Bonaventure Alexis Deschênes avait exhorté le gouvernement à rouvrir la Loi électorale pour augmenter le nombre de députés et maintenir le poids politique de la Gaspésie. Après les rénovations prévues à l’Assemblée nationale, le Salon bleu aura suffisamment d’espace pour ajouter quatre sièges aux 125 qu’il compte actuellement.

Or, un tel projet ne se réalisera pas, si on se fie au premier ministre François Legault. « On a 125 comtés au Québec, le même nombre qu’en Ontario, pour une population qui est beaucoup plus petite », a-t-il soutenu depuis New York mercredi, où il participe au Sommet sur l’ambition climatique.

Changements à la loi

Dans le contexte, le Parti québécois demande des changements à la loi actuelle pour ajouter certains critères, comme l’appartenance naturelle à une région et l’enjeu des délimitations des régions administratives. En mêlée de presse mercredi matin, le député de Matane-Matapédia, Pascal Bérubé, a affirmé que la taille des circonscriptions en Gaspésie deviendrait démesurée et qu’elles deviendraient impossibles à couvrir pour un élu. Conséquence : les citoyens n’auraient pas un accès égal à leur député sur le territoire québécois.

S’il a reconnu qu’il était important de « protéger autant que possible » la Gaspésie et l’est de Montréal, François Legault a rétorqué qu’une réflexion sur la taille des circonscriptions était nécessaire. « Actuellement, si on regarde le comté d’Éric Lefebvre [Arthabaska, dans le Centre-du-Québec], c’est là qu’il y a plus d’électeurs. À un moment donné, les électeurs, faut aussi que le poids de leur vote soit comparable d’une région à l’autre », a-t-il indiqué.

Avec La Presse canadienne

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