L’hôpital Maisonneuve-Rosemont agrandi aura plus de 300 lits supplémentaires
![Le ministre de la Santé, Christian Dubé, a rappelé lors de l’annonce, lundi, que le CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal «répond à 25 ou 26% de la demande [en soins] de Montréal avec 15% des installations » présentement.](jpg/image-3434.jpg)
Le gouvernement québécois lancera dès la semaine prochaine ses premiers appels d’offres pour agrandir et moderniser l’hôpital Maisonneuve-Rosemont (HMR). Le grand projet, qui sera mené en une phase, prévoit 720 lits, contre un peu plus de 400 lits actuellement. Québec estime le coût de construction à 2 milliards de dollars, mais précise que la facture pourrait être deux fois plus élevée.
« On respecte un engagement qu’on avait pris non seulement envers l’hôpital, mais aussi la population », a affirmé le ministre de la Santé, Christian Dubé, lors de l’annonce tenue lundi dans l’amphithéâtre de l’HMR. Il a rappelé que le CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal « répond à 25 ou 26 % de la demande [en soins] de Montréal avec 15 % des installations ».
Selon Québec, le projet d’agrandissement pourrait être complété d’ici huit à dix ans. « L’approbation du dossier d’affaires va se faire en 2024, a dit Christian Dubé. On va lancer l’appel d’offres pour les honoraires professionnels à compter de la semaine prochaine. »
Le ministre n’a pas voulu fournir le montant estimé de l’investissement avant le lancement des appels d’offres. « Je veux garder le maximum de compétition », s’est-il justifié.
Le coût de 2 milliards de dollars ne prévoit que la construction et non les autres dépenses comme les honoraires professionnels, les équipements cliniques et les imprévus, a-t-il précisé. « Le projet dans son ensemble va facilement être deux fois ce montant-là », a-t-il indiqué.
Revenir à un patient par chambre
L’hôpital comptera 720 lits et une trentaine de bassinettes pour bébés. Les chambres n’accueilleront qu’un patient et non deux comme actuellement.
« L’accès aux soins, c’est l’enjeu numéro 1 actuellement, a dit Jean-Francois Fortin Verreault, président-directeur général du CIUSSS l’Est-de-l’Île-de-Montréal. On va augmenter de plus de 50 % la taille de l’hôpital. »
Le ministre Christian Dubé espère que grâce à ce projet de modernisation, Maisonneuve-Rosemont attirera « une main-d’oeuvre qui a peut-être déserté » en raison de la vétusté des lieux.
Photo: Jacques Nadeau Le Devoir
La direction de l’hôpital affirme vouloir « maintenir l’accès aux soins à 100 % » durant le chantier qui pourrait durer une dizaine d’années.
Le député solidaire de Rosemont, Vincent Marissal, qui réclame de nouvelles installations depuis longtemps, a prononcé une courte allocution lors de la conférence de presse. « J’ai jamais été aussi heureux de me retrouver à l’hôpital ! » a-t-il dit à la blague. Il a souligné qu’il était « plus que temps » que le projet se mette en branle. L’hôpital est « désuet » et des bouts de mur « tiennent avec de la broche », a-t-il mentionné. « Une annonce, c’est bien, mais un hôpital, c’est mieux, a-t-il dit. J’espère que cette fois-ci est vraiment la bonne. »
Maintenir l’accès aux soins
Présente à la conférence de presse, la mairesse de Montréal, Valérie Plante, a rappelé l’énergie déployée pour développer l’est de Montréal. « Pour arriver avec de nouveaux projets, encore faut-il s’occuper de ce qui existe déjà et qui est absolument névralgique, a-t-elle affirmé. Définitivement, l’hôpital Maisonneuve-Rosemont est un de ces éléments, une de ces institutions dont on doit prendre soin. »
La direction de l’hôpital affirme vouloir « maintenir l’accès aux soins à 100 % » durant le chantier qui pourrait durer une dizaine d’années. « Ça va être exigeant », a reconnu Jean-Francois Fortin Verreault.
Des changements s’opèrent déjà en prévision des travaux à venir. Des chirurgies ont notamment été transférées dans un centre médical spécialisé. « L’année prochaine, on va sortir les soins palliatifs du pavillon Rosemont et on va l’installer au CHSLD Saint-Michel », a-t-il expliqué.
Le projet d’agrandir l’hôpital Maisonneuve-Rosemont remonte à 2012, alors que le libéral Yves Bolduc était ministre de la Santé. La modernisation a été confirmée en 2018 par le ministre libéral de la Santé Gaétan Barrette. Son coût était alors estimé à près de 1,8 milliard de dollars.
Il y a deux ans, le ministre Christian Dubé prévoyait un investissement de 2,5 milliards de dollars pour ce projet d’agrandissement. Radio-Canada révélait un an plus tard que la Société québécoise des infrastructures évaluait désormais les coûts à 4,2 milliards de dollars.