Martine Biron révise sa position sur le droit à l'avortement

La ministre responsable de la Condition féminine, Martine Biron, a déclaré mardi s’être rendu compte « qu’il y avait des lacunes au niveau de l’accès » aux services d’avortement. « J’ai rapidement mis en place un comité, donc je pense qu’on va faire quelque chose du côté de l’accès », a-t-elle déclaré.
Jacques Boissinot La Presse canadienne La ministre responsable de la Condition féminine, Martine Biron, a déclaré mardi s’être rendu compte « qu’il y avait des lacunes au niveau de l’accès » aux services d’avortement. « J’ai rapidement mis en place un comité, donc je pense qu’on va faire quelque chose du côté de l’accès », a-t-elle déclaré.

La ministre responsable de la Condition féminine, Martine Biron, a révisé son discours au sujet d’une loi pour protéger le droit à l’avortement. Après avoir reçu de nombreuses mises en garde, elle dit désormais miser sur l’accès aux ressources, et non plus sur une éventuelle mesure législative.

« Je n’irai pas là si je suis pour faire reculer ce droit-là », a-t-elle laissé tomber mardi.

En mêlée de presse, elle a dit s’être rendu compte « qu’il y avait des lacunes au niveau de l’accès » aux services d’avortement. « J’ai rapidement mis en place un comité, donc, je pense qu’on va faire quelque chose du côté de l’accès », a-t-elle dit.

Les déclarations de la ministre contrastent avec celles qu’elle avait faites au printemps dernier. Dans une entrevue à La Presse, Mme Biron avait déclaré vouloir déposer un projet de loi pour « visser dans le mur » le droit à l’avortement au Québec, et ce, dès l’automne. Selon nos informations, elle a notamment soumis l’idée d’inscrire ce droit dans la Charte des droits et libertés de la personne.

Depuis, le Barreau du Québec, des groupes de femmes et 400 médecins ont averti la ministre des périls d’une offensive législative, qui risquerait, selon eux, d’ouvrir la voie à d’éventuelles limitations du droit à l’avortement.

Mardi, le Collège des médecins du Québec lui a aussi fait une mise en garde. « Tout comme les 400 médecins qui signent une lettre ouverte contre l’idée d’une nouvelle loi sur le droit à l’avortement, le Collège estime qu’il faut plutôt travailler ensemble pour améliorer l’accès à l’avortement. La gratuité de la contraception est une mesure qui contribuerait à freiner les grossesses non désirées », a fait savoir son président, le Dr Mauril Gaudreault, au Devoir.

Réflexions sur la contraception

 

La gratuité des méthodes de contraception sous ordonnance est aussi une requête de la Fédération du Québec pour la planification des naissances. Québec solidaire soutient également cette demande. La ministre Biron a dit réfléchir à cette question. « Je réfléchis à beaucoup, beaucoup d’aspects, notamment à ça, mais à bien d’autres choses », a-t-elle déclaré.

Le ministre de la Santé, Christian Dubé, a de son côté affirmé qu’il pourra « discuter » de la possibilité d’améliorer l’accès aux méthodes contraceptives « dans le cadre du comité interministériel mis en place par Martine Biron ».

« Nous sommes tout à fait d’accord qu’il faut rendre plus accessibles les méthodes contraceptives. Le Québec, par son régime général d’assurance médicaments, offre déjà une bonne couverture pour les frais de prescription reliés aux médicaments, incluant les méthodes contraceptives. Le régime offre également la gratuité pour les personnes vulnérables », a rappelé Antoine de la Durantaye, l’attaché de presse de M. Dubé.



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