Les tout-petits ne grandissent pas tous égaux au Québec

Il est déplorable qu’une société aussi riche que la nôtre ne réussisse pas à répondre aux besoins de tous les enfants, rapporte l’autrice.
Alex Linch Getty Images Il est déplorable qu’une société aussi riche que la nôtre ne réussisse pas à répondre aux besoins de tous les enfants, rapporte l’autrice.

Le dernier rapport produit par l’Observatoire des tout-petits fait le point sur les conditions de vie des enfants ayant besoin de soutien particulier et sur celles de leurs parents, ainsi que sur les services qui leur sont offerts. Plusieurs tristes constats y sont faits. L’accès aux services de santé, tout comme aux services de garde de qualité, est encore plus difficile pour eux que pour les autres familles.

Toutes proportions gardées, les conditions socioéconomiques dans lesquelles ces familles se retrouvent sont malheureusement moins bonnes. Incidemment, ces enfants ne sont pas accompagnés dans le développement de leur plein potentiel et la santé mentale de leurs parents est plus à risque.

Travailler à une plus grande inclusion de tous les enfants dans la société, c’est d’abord et avant tout s’assurer de respecter leurs droits fondamentaux. Mais c’est aussi travailler sur les déterminants d’une société juste, égalitaire et, au bout du compte, sans pauvreté.

Il est déplorable qu’une société aussi riche que la nôtre ne réussisse pas à répondre aux besoins de tous les enfants et à mieux accompagner les parents d’enfants ayant besoin de soutien particulier. Plusieurs pistes de solutions sont pourtant déjà bien connues !

Lorsqu’on pense aux défis qu’expérimentent les enfants ayant besoin de soutien particulier, le réflexe sera de se tourner vers les ministres de la Santé et des Services sociaux pour demander du changement. On sait que les délais d’attente pour accéder aux services de dépistage, de réadaptation ou en santé mentale ont pour conséquence de retarder les soins pour des problématiques précises, mais affectent aussi plus largement la vie de ces familles et de leur entourage.

Cependant, les solutions aux problèmes d’égalité ne peuvent pas être la responsabilité d’un seul ministère. Les ministres de l’Éducation, de la Famille et de l’Emploi et de la Solidarité sociale font nécessairement partie des acteurs d’intérêt. De même, l’action concertée du plus grand nombre d’acteurs de la société civile, à tous les niveaux, doit être mise de l’avant.

Le renouvellement du Plan d’action gouvernemental en matière de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale peut représenter une belle occasion d’opérationnaliser le travail interministériel du gouvernement en matière de petite enfance et de réitérer l’importance de l’action concertée.

Afin de ne laisser personne derrière, de veiller à l’inclusion de tous et pour contrer la pauvreté de façon efficace et à long terme, il est impératif que la nouvelle mouture du plan fasse de la petite enfance, des enfants ayant besoin de soutien particulier et de leurs parents, le fer de lance de la prévention en la matière.

Les enfants d’aujourd’hui, et la société de demain, le méritent bien.

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