Drainville connaissait «bien évidemment» les directives de son ministère sur les toilettes mixtes

«On était bien évidemment au courant de l’existence de ce guide», a fait savoir jeudi l’attachée de presse de Bernard Drainville. «Mais le ministre l’a dit: la réflexion doit dépasser le cadre des écoles. On va déterminer les paramètres à ce sujet prochainement.»
Photo: Francis Vachon La Presse canadienne «On était bien évidemment au courant de l’existence de ce guide», a fait savoir jeudi l’attachée de presse de Bernard Drainville. «Mais le ministre l’a dit: la réflexion doit dépasser le cadre des écoles. On va déterminer les paramètres à ce sujet prochainement.»

Le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, a assuré jeudi qu’il connaissait « bien évidemment » l’existence d’un guide de son ministère sur la prise en compte de la diversité sexuelle et de genre dans le réseau scolaire.

Il a rejeté la critique voulant que sa position au sujet des toilettes mixtes soit incohérente avec les recommandations de ce guide, créé en 2021. « On était bien évidemment au courant de l’existence de ce guide », a fait savoir jeudi son attachée de presse, Florence Plourde. « Mais le ministre l’a dit : la réflexion doit dépasser le cadre des écoles. On va déterminer les paramètres à ce sujet prochainement. »

Mardi, le ministre de l’Éducation a répondu à une question sur les enjeux de transidentité dans le réseau scolaire en déclarant vouloir se donner « un cadre ». « Maintenant, lequel [de cadre] ? Nous sommes en réflexion là-dessus. Mais chose certaine, on regarde les meilleurs moyens pour justement répondre à ces questions-là, qui sont extrêmement délicates », a-t-il affirmé.

Au cours de la semaine, M. Drainville s’est opposé à la transformation de toilettes pour garçons et pour filles en toilettes mixtes. « Est-ce qu’on pourrait, comme je l’ai vu dans certaines écoles, désigner une toilette individuelle et la désigner toilette mixte ? Pourquoi pas », a-t-il affirmé. Il a néanmoins jugé qu’une école abitibienne qui avait transformé ses toilettes en blocs sanitaires mixtes était allée trop loin.

« Oui, nous pensons que l’école doit effectivement rectifier le tir », a-t-il jugé.

Un comité scientifique

 

Bernard Drainville a aussi annoncé mercredi la mise sur pied d’un comité scientifique sur la transidentité. Or, le directeur général du Conseil québécois LGBT, James Galantino, a rappelé que le guide du ministère de l’Éducation est le fruit du travail de plusieurs experts.

La position du ministre sur les toilettes mixtes « n’est pas cohérent[e] avec ses propres recommandations gouvernementales », a-t-il aussi souligné dans un entretien avec Le Devoir. Le guide en question identifie comme une « mesure administrative appropriée » le fait de « prévoir des lieux d’intimité neutres permettant le libre choix des élèves et du personnel ».

M. Drainville, lui, juge que sa position est conséquente par rapport à celle de son ministère. « Le guide parle de “prévoir des lieux d’intimité neutres permettant le libre choix des élèves et du personnel”. Cela est cohérent avec la position du ministre selon laquelle il existe déjà, dans de nombreuses écoles, des toilettes individuelles mixtes. Il s’agit d’une position raisonnable et respectueuse de tous », a souligné son attachée de presse.

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