La grande majorité des profs trouvés dans les écoles publiques de Montréal

L’ambiance était fébrile lundi matin dans les écoles de Montréal pour la première journée des classes.
Christinne Muschi La Presse canadienne L’ambiance était fébrile lundi matin dans les écoles de Montréal pour la première journée des classes.

C’était jour de rentrée scolaire lundi pour des milliers d’élèves, et le Centre de services scolaire de Montréal (CSSDM) est encore à la recherche d’une centaine d’enseignants à temps plein et près de 250 à temps partiel, une situation qui « varie d’heure en heure ».

Les médias ont été conviés lundi matin à l’école primaire Sainte-Cécile, dans le quartier Villeray. Plus de 94 % des postes ont été pourvus à Montréal, et c’est au niveau secondaire qu’il reste le plus de besoins.

« Ça varie d’heure en heure, nous avons des confirmations de gens qui démissionnent parce qu’ils vont travailler ailleurs, nous avons des retraites progressives, des congés, énumère au Devoir la directrice générale du CSSDM, Isabelle Gélinas. À la rentrée, ce qu’on doit faire comme constats, c’est si les élèves inscrits sont bien là. Et il y a aussi l’arrivée massive d’immigrants. »

Une séance d’affectation est prévue dans quelques jours, ce qui permettra de répondre « à la très grande majorité » de leurs besoins. Ce type de séance est tenue « toutes les semaines » à Montréal, durant « toute l’année ». Le CSSDM doit pourvoir entre 50 et 100 postes chaque semaine, précise-t-elle.

Plusieurs parents rencontrés par Le Devoir ont nommé la pénurie lorsqu’on les a questionnés sur ce qui les préoccupait plus particulièrement cette année. « Je me suis demandé comment la rentrée allait se passer, si toutes les classes allaient avoir leur prof, dit Marc Frachon, dont le fils entame sa 5e année. Ce que le ministre [Bernard Drainville] a dit n’était ni clair ni rassurant. »

Ici à l’école Sainte-Cécile, il ne manque aucun enseignant pour les 21 classes. « C’est un marathon à chaque rentrée, il faut qu’on soit prêts », explique la directrice, Amélie Pelletier-Houde. Dans d’autres établissements, la course n’est pas terminée. « On reçoit des appels et des courriels de collègues qui nous demandent si on connaît des gens, comme des suppléants, qui n’ont pas déjà un emploi », dit-elle.

L’ambiance était fébrile lundi matin, des dizaines d’élèves étant accompagnés de leurs parents pour la première journée des classes. « Oui, quand même », répond Ophélie, quand on lui demande si elle est contente de retourner en classe. « Oui… et non », la coupe Charlotte, ce qui fait rire sa soeur et sourire ses parents. « Oui pour revoir mes amis, mais bof parce que j’avais envie de continuer les vacances. »

« Comme des numéros »

L’automne pourrait être marqué par des moyens de pression puisque les syndicats sont en négociation pour le renouvellement de leur convention collective. La présidente de l’Alliance des professeures et professeurs de Montréal, Catherine Beauvais-St-Pierre, explique que des professeurs « continuent de démissionner », parfois pour aller travailler dans un autre centre de services scolaire, ou que d’autres prennent des congés de maladie.

Il y a des gens qui rentrent, mais il y en a autant, même plus parfois, qui sortent à l’autre bout, dit-elle. Le CSSDM ne fait pas tout pour garder ses profs, et on est un peu traités comme des numéros.

« Il y a des gens qui rentrent, mais il y en a autant, même plus parfois, qui sortent à l’autre bout, dit-elle. Le CSSDM ne fait pas tout pour garder ses profs, et on est un peu traités comme des numéros. »

L’Alliance a un mandat de grève générale illimitée en poche depuis le printemps dernier, à utiliser « au moment jugé opportun ». Certaines organisations affiliées à la Fédération autonome de l’enseignement (FAE) ont déjà un tel mandat, alors que d’autres tiendront des assemblées générales « bientôt », précise Mme Beauvais-St-Pierre. « C’est au niveau de la FAE que va être décidé quel est ce moment opportun », dit-elle.



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