Ville vivante, oui à la densité, mais pas n’importe laquelle!

La densification intelligente est sur toutes les lèvres et au coeur des stratégies d’aménagement et d’urbanisme des municipalités et du gouvernement. Et pour cause ! Favorisant des quartiers à échelle humaine où tout peut se faire à pied, à vélo ou en transport en commun, elle a des effets positifs incontestables sur la santé humaine, la diminution des GES, le renforcement du sentiment d’appartenance, la formation d’un tissu social plus serré, tout en limitant l’étalement urbain. Alors que nous sommes doublement frappés de plein fouet par la crise climatique et par l’effondrement de la biodiversité, c’est un levier nécessaire de la transition écologique.

Et si, ce faisant, malgré notre bonne foi, nous étions en train de créer un proverbial monstre qui pourrait, à long terme, approfondir et accélérer ces crises ?

Cette époque des turbulences, qui constitue le plus grand défi qu’ait connu l’humanité, prend ses racines dans l’intégration d’un paradigme anthropocentrique qui s’appuie sur la perception que l’être humain est extérieur à l’environnement, séparé et indépendant, voire supérieur à la Nature, ce qui justifie et légitime son impact d’exploitation et de destruction.

Or, pour changer notre impact sur les écosystèmes de manière structurante et pérenne, il est urgent de changer… notre rapport au Vivant. Traditionnellement, les ruraux ont développé une connexion (voire une résonance) avec la Nature éminemment plus manifeste qu’en ville. Une densification accélérée pourrait accélérer la profonde déconnexion des urbains avec cette même Nature, et potentiellement saboter nos efforts de transition en nourrissant le paradigme dégénérateur.

Heureusement, il existe une voie qui combine les avantages de la densification tout en favorisant une relation riche avec le Vivant : l’aménagement et l’architecture biophiles. La vision biophile de la ville y insère la Nature partout : arbres, fleurs, cours d’eau intégrés à même la trame urbaine et les immeubles, tout au long de l’année. C’est l’incarnation matérielle d’une société biophile pour qui la présence des autres êtres vivants (végétaux ou animaux) est immensément plus importante que leur exploitation, qui a une relation amoureuse avec son territoire et pour qui l’absence de la Nature reviendrait à nous rendre coupés d’une partie primordiale de nous-mêmes, reconnaissant que le contact avec la Nature n’est pas seulement un loisir ou un moment de bien-être, mais un besoin fondamental. C’est enfin un levier pour accélérer notre impact régénérateur sur Terre.

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