Des sites gouvernementaux inaccessibles dans quatre provinces et territoires

Les tentatives d’accéder à plusieurs sites des gouvernements du Yukon, du Manitoba, du Nunavut et de l’Île-du-Prince-Édouard aboutissaient à des pages d’erreur jeudi en début de soirée.
iStock Les tentatives d’accéder à plusieurs sites des gouvernements du Yukon, du Manitoba, du Nunavut et de l’Île-du-Prince-Édouard aboutissaient à des pages d’erreur jeudi en début de soirée.

Après ceux du gouvernement du Québec mercredi, c’est au tour des sites gouvernementaux de quatre autres provinces et territoires canadiens d’être inaccessibles, jeudi, en raison, dans au moins deux de ces cas, de cyberattaques.

Les tentatives d’accéder à plusieurs sites des gouvernements du Yukon, du Manitoba, du Nunavut et de l’Île-du-Prince-Édouard aboutissaient à des pages d’erreur jeudi en début de soirée.

« À minuit, le 14 septembre, Yukon.ca a été la cible d’une cyberattaque qui a rendu inaccessibles le site et d’autres pages du gouvernement du Yukon », a confirmé le territoire dans un communiqué.

L’Île-du-Prince-Édouard a aussi annoncé qu’une cyberattaque était à l’origine de la panne affectant ses services.

Selon ces deux provinces, ce sont des attaques de type « déni de services distribué » qui sont utilisées pour cibler leurs pages. Cette technique consiste à surcharger un site en multipliant les demandes de connexions pour empêcher les réels utilisateurs d’y accéder.

« Ils prennent un paquet d’ordinateurs qui sont contaminés, ce qu’on appelle un réseau botnet et, sur commande, ils envoient des millions de requêtes vers des sites, des destinations bien précises », expliquait mercredi le spécialiste en cybersécurité Steve Waterhouse en entrevue avec La Presse canadienne.

L’Île-du-Prince-Édouard et le Yukon ont fait savoir, dans des communiqués distincts, que les attaques n’avaient pas compromis leurs données, mais que des délais pourraient survenir au moment d’effectuer des transactions dans certains de leurs points de services.

De son côté, le Manitoba a précisé que les interruptions affectant ces services ont été causées par des problèmes de réseau et de serveurs, de sorte que rien n’indiquait qu’une cyberattaque était en cause.

Les autorités de l’Île-du-Prince-Édouard, du Yukon et du Manitoba ont assuré que des équipes étaient déjà à l’oeuvre pour régler le problème. Le gouvernement du Nunavut n’était pas disponible dans l’immédiat pour fournir une réaction.

Représailles aux appuis envers l’Ukraine

Mercredi, les sites du gouvernement du Québec ont aussi été la cible d’attaques de type « déni de services distribué ». Selon M. Waterhouse, ces attaques, sur une dizaine de sites gouvernementaux, étaient l’oeuvre du groupe de pirates russophones « NoName057 ».

L’objectif est « de s’en prendre à des sites de nations qui appuient l’Ukraine », a expliqué l’expert en cybersécurité.

« Ils ont mené des campagnes comme ça à travers le monde. Il y a deux jours, c’était en Allemagne et là aujourd’hui ils reviennent au Canada pour une ixième fois », a ajouté M. Waterhouse.

Le groupe a pris part à une série de cyberattaques contre les États-Unis et leurs alliés dans le passé. Il a aussi revendiqué une attaque contre le site et l’application mobile d’Hydro-Québec en avril.

Jeudi matin, le ministère de la Cybersécurité et du Numérique a confirmé que la situation était de retour à la normale pour les sites du gouvernement qui avaient été affectés mercredi.

« Aucune donnée n’a été compromise par cette attaque. Les infrastructures gouvernementales font toujours l’objet d’une surveillance accrue du Centre gouvernemental de cyberdéfense », a souligné le ministère sur X (anciennement Twitter).

Plus tôt cette semaine, le service météorologique MétéoMédia et son penchant anglophone, The Weather Network, ont aussi connu des ennuis en raison d’un « incident de cybersécurité ».

On ne sait toutefois pas si toutes les attaques sont liées au même groupe.

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