Loto-Québec retire son projet de salon de jeux au centre-ville de Montréal

Loto-Québec avait comme projet d’ouvrir un salon de jeux regroupant des centaines de machines à sous dans un local adjacent au Centre Bell. Ci-haut, des machines à sous dans un casino de Las Vegas en août 2020.
John Locher archives Associated Press Loto-Québec avait comme projet d’ouvrir un salon de jeux regroupant des centaines de machines à sous dans un local adjacent au Centre Bell. Ci-haut, des machines à sous dans un casino de Las Vegas en août 2020.

Loto-Québec n’ouvrira pas de salon de jeux au centre-ville de Montréal, a annoncé mardi la société d’État. L’organisation avait comme projet d’ouvrir l’établissement regroupant des centaines de machines à sous dans le local de l’ancien restaurant Taverne 1909, adjacent au Centre Bell.

La société d’État a indiqué, par voie de communiqué, que « les conditions ne sont pas réunies pour assurer le succès de la démarche ».

Cette décision survient au lendemain de la publication d’un article dans La Presse, qui dévoilait que la Direction régionale de santé publique (DRSP) de Montréal s’opposait au projet. L’établissement aurait compris 350 machines à sous, dans un secteur achalandé de la métropole.

Même si Loto-Québec dit ainsi respecter l’avis de la DRSP, la société d’État estime qu’il s’agit d’un « rendez-vous manqué ».

L’organisation soutient avoir proposé un projet « responsable », qui « prévoyait de réduire l’accessibilité au jeu par le retrait de 600 appareils de loterie vidéo (ALV) installés dans des bars situés dans des zones défavorisées de l’île de Montréal », peut-on lire dans un communiqué diffusé par Loto-Québec, mardi.

« Loto-Québec comprend que certains éléments liés à la localisation du salon de jeux amplifient davantage les risques aux yeux de la Santé publique : son emplacement au centre-ville de Montréal, dans un local adjacent au Centre Bell, et son association au Groupe CH, une marque aussi connue qu’appréciée », a également affirmé l’organisation, dans le même document.

Dans l’avis sur le projet de Loto-Québec, déposé lundi sur son site web, la Santé publique de Montréal indique qu’elle recommande plutôt de « poursuivre la diminution du nombre de sites » d’ALV en cessant d’accorder des permis pour l’exploitation de ce type d’appareil.

La DRSP plaide également pour la mise en place d’une « instance indépendante d’encadrement des jeux de hasard et d’argent » au Québec, à la lumière des connaissances actuelles et des défis associés aux jeux d’argent.

« Nous sommes convaincus que nous devons revoir le modèle de notre offre terrestre afin qu’il réponde davantage aux enjeux et aux besoins actuels. Ne rien faire n’est pas une solution. Réduire notre offre sans proposer d’alternative pour répondre à la demande des joueurs n’en est pas une non plus », a pour sa part affirmé Jean-François Bergeron, président et chef de la direction de Loto-Québec, dans un communiqué.

« La destinée de Loto-Québec est loin de reposer uniquement sur le projet au Centre Bell, bien que nous soyons déçus qu’il ne se concrétise pas », a-t-il ajouté.

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