Champagne évoque un front commun du G7 face aux prix à l’épicerie

Le ministre fédéral de l’Innovation, François-Philippe Champagne à la Chambre des communes, à Ottawa, mardi
Sean Kilpatrick La Presse canadienne Le ministre fédéral de l’Innovation, François-Philippe Champagne à la Chambre des communes, à Ottawa, mardi

Le ministre fédéral de l’Innovation, François-Philippe Champagne, jongle avec l’idée de recourir à un front commun du G7 afin de « stabiliser » les prix des aliments vendus dans les supermarchés.

« S’il faut une initiative du G7 de le faire ensemble pour avoir des résultats concrets, c’est ce qu’on va faire », a-t-il dit mardi en mêlée de presse, au lendemain de sa rencontre avec les grands patrons des cinq plus grandes chaînes d’épicerie au Canada.

Lundi, le ministre avait semblé plus vague quant à une possible collaboration internationale sur cet enjeu.

« Peut-être qu’éventuellement on devra avoir une collaboration internationale pour […] faire pression sur ces géants-là de l’alimentation qui poussent des prix plus élevés », avait-il soutenu.

Il a mentionné mardi avoir déjà amorcé des discussions avec ses homologues en France et en Angleterre.

M. Champagne compte aussi profiter de la visite d’une délégation japonaise, plus tard cette semaine, pour aborder la question. La rencontre prévue à Ottawa portera toutefois principalement sur la filière des batteries électriques.

Mais avant d’en venir à former un front commun du G7, le gouvernement du Canada espère d’abord que les cinq grandes chaînes d’épicerie dont il a rencontré les dirigeants fourniront un plan individuel concret de « stabilisation » d’ici à l’Action de grâce.

Les p.-d.g. venus lundi à Ottawa se sont engagés « formellement », selon M. Champagne, à appuyer Ottawa dans ses « efforts ».

Or, le gouvernement fédéral maintient toujours sa menace d’intervenir – notamment sur le plan fiscal – s’il juge les plans des p.-d.g. insuffisants.

Rencontre à venir avec les manufacturiers

Le Conseil canadien du commerce de détail a reproché au gouvernement de Justin Trudeau de n’avoir convoqué, dans un premier temps, que les épiciers sans inclure « les transformateurs, les producteurs […] ainsi que d’autres entreprises pertinentes de la chaîne d’approvisionnement ».

Depuis, M. Champagne a promis aux grandes chaînes comme Metro et Costco d’également convoquer prochainement des manufacturiers comme Nestlé et PepsiCo.

« Et, en plus, ce que je leur ai dit, c’est que j’allais le faire non seulement avec les p.-d.g. canadiens, mais […] si ça, ça ne fonctionne pas, on va aller vers les conseils d’administration de ces sociétés-là à l’étranger », a ajouté le ministre.

Jeudi dernier, le gouvernement Trudeau a aussi signalé qu’il comptait modifier la Loi sur la concurrence en supprimant notamment un mécanisme qui permet aux entreprises de défendre des fusions anticoncurrentielles.

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