40 ans du CAM en tournée: un programme mythique pour démocratiser l’art

La performance multidisciplinaire et immersive WATER.sync de L’Idylle arts vivants.
Photo: Alex Côté La performance multidisciplinaire et immersive WATER.sync de L’Idylle arts vivants.
En faisant rayonner des œuvres de qualité année après année dans les quartiers de l’île de Montréal, cette grand-messe de la créativité a transformé le paysage culturel de la métropole, au bénéfice tant des citoyennes et citoyens que de la communauté artistique. À l’occasion de l’inauguration de la saison 2023‑2024, survol d’une trajectoire tout simplement remarquable.

Fondé en 1956, le Conseil des arts de Montréal (CAM) joue un rôle majeur au sein de la communauté artistique en soutenant la créativité dans toute sa diversité et en permettant aux artistes et aux organismes de création, de production et de diffusion de rayonner sur l’île de Montréal. Il contribue à en faire une métropole culturelle d’envergure, reconnue à travers le monde pour la vitalité de son expression artistique.

« Le CAM se distingue notamment par les liens de proximité qui se sont tissés au fil des ans avec les artistes et les organismes, explique Paule Beaudry, directrice des initiatives territoriales et des services aux clientèles du CAM. C’est ici, à Montréal, que l’on retrouve la plus grande concentration d’artistes et d’organismes artistiques au Québec, et il est de notre devoir de nous assurer que la population montréalaise puisse être en contact avec tout ce bassin de talents grâce à notre programme chouchou de diffusion, le CAM en tournée. »

Donner au grand public l’accès à des œuvres de qualité

Grâce à une étroite collaboration avec les Maisons de la culture de Montréal et l’Association des diffuseurs culturels de l’île de Montréal (ADICÎM), le CAM en tournée concocte chaque année une programmation artistique innovante offerte dans différents quartiers de la ville, et ce, souvent gratuitement ou à peu de frais. Il favorise la circulation d’œuvres préalablement créées, dont la durée de vie se trouve ainsi prolongée. « C’est un programme de tournée qui permet réellement aux artistes et aux organismes de toutes les disciplines – arts de la scène, arts visuels, arts de rue, arts du cirque, cinéma et littérature – de bénéficier de tribunes ex­ceptionnelles pour aller à la rencontre des publics montréalais, précise Paule Beaudry. Nos précieux partenaires disposent des infrastructures et des équipes nécessaires pour accueillir les artistes de la programmation, établie à la suite d’un rigoureux processus de sélection avec des jurys composés essentiellement de pairs et reconnus pour leur ouverture aux sensibilités artistiques originales et diversifiées. »

Le CAM en tournée rejoint de nouveaux publics dans des lieux de diffusion répartis d’une rive à l’autre, de Pointe-aux-Trembles à Pointe-Claire, en passant par Montréal-Nord et LaSalle. Depuis sa création, le programme a ainsi profondément transformé l’éco­sys­tème de la diffusion à Montréal et a rendu possibles 12 285 représentations, expositions, projections et autres activités artistiques. Au fil des ans, son effet structurant a eu des répercussions positives sur l’écosystème local et a permis de préparer les compagnies de création à diffuser leurs œuvres sur d’autres territoires.

« Le CAM en tournée est l’incarnation même des valeurs du Conseil des arts de Montréal et reste, après 40 ans, un programme phare innovateur qui fait notre unicité tout en prolongeant la durée de vie des œuvres. Au fil du temps, il a su rallier les forces vives du milieu artistique dans un même désir d’aller à la rencontre des publics montréalais et d’expérimenter l’art collectivement, toutes disciplines confondues. »

Le chemin parcouru

Le coup d’envoi officiel de ce qui allait devenir le CAM en tournée est donné en 1984 avec le lancement du programme Jouer dans l’île, doté d’un modeste budget de 20 000 $ (à titre comparatif, le budget alloué à la saison 2023‑2024 est de 2 millions de dollars !). L’objectif : répondre aux besoins du milieu artistique, qui souhaitait à l’époque accroître la circulation de ses productions. La toute première tournée, consacrée au théâtre et à la musique, met en scène l’Orchestre des Jeunes du Québec et le Théâtre populaire du Québec. Exposer dans l’île, le volet des arts visuels, voit le jour en 1987, suivi de près en 1988 par Art et Communauté, lancé en association avec l’Orchestre métropolitain de Montréal. Cette initiative, qui a perduré, démocratise la musique en offrant gratuitement des concerts symphoniques à l’ensemble des citoyens de l’île de Montréal, tout particulièrement à l’extérieur du centre-ville.
Photo: Robert Etcheverry DynamO Théâtre se produit avec le CAM en tournée depuis 1985.

Au cours des années suivantes, la programmation s’enrichit avec Lire dans l’île et Entrez dans la danse, après quoi une page d’histoire culturelle québécoise s’écrit lorsque ces initiatives sont regroupées en 2003 dans une même entité, avec une nouvelle identité : le Conseil des arts de Montréal en tournée.

Un phénomène culturel en constante évolution

Unique en Amérique du Nord, le CAM en tournée génère depuis quatre décennies des retombées positives dans la société montréalaise, tant pour la population, qui bénéficie d’une offre artistique de qualité, que pour la vitalité urbaine. En effet, la bonification de l’offre artistique à proximité des milieux de vie favorise le vivre-ensemble, brise l’isolement et soude les collectivités, et contribue non seulement à affirmer l’identité indéniablement culturelle de Montréal, mais aussi à amplifier son pouvoir d’attraction et sa réputation de ville créative à l’échelle internationale.

Un bel exemple de cette prise de position humaniste : la création de l’initiative Quand l’art prend l’air en 2020‑2021, toujours en collaboration avec les Maisons de la culture et l’ADICÎM, qui a permis de partager des expériences artistiques avec les Montréalaises et Montréalais dans le contexte restreint de la pandémie. C’est ainsi que des artistes de différentes disciplines ont pu déployer leur art de façon spontanée dans des espaces non traditionnels, rejoignant ainsi les citoyens directement dans leur milieu de vie, des balcons aux ruelles en passant par les vitrines de magasins.

Un programme tourné vers l’avenir

Signe des temps, la question environnementale est au cœur des préoccupations du CAM, qui accorde de plus en plus d’importance à l’écoresponsabilité. Cela dit, le fait de soutenir des tournées locales et d’opti­miser la durée de vie des œuvres constituait déjà des gestes écoresponsables il y a 40 ans, bien avant l’arrivée du concept dans ses réflexions !

En parallèle, le CAM et ses partenaires sont résolument engagés dans le soutien de la juste représentation de la diversité, à l’image des Montréalaises et Montréalais. Une prise de position qui se traduit aussi bien par le choix des artistes que par la teneur des œuvres diffusées, et qui tient compte d’un éventail de parcours et de sensibilités artistiques.

Au cours des années à venir, le CAM souhaite en outre faciliter l’accès à la tournée à de nouveaux artistes n’ayant jamais eu la chance d’y participer, de poursuivre son travail en faveur de l’inclusion et de multiplier les lieux de diffusion non traditionnels. « Notre objectif est d’être encore plus présent partout sur le territoire, souligne Paule Beaudry, et nous voulons tout particulièrement desservir les zones où la population a un accès limité à des propositions artistiques de qualité. »

Un nouveau programme pilote, le bien nommé Brise-glace, s’engage concrètement dans ce sens : coréalisé avec les Maisons de la culture de Montréal, il offre de l’accompa­gnement et du mentorat aux artistes qui n’ont jamais présenté devant public, ainsi qu’une première diffusion dans des sites culturels municipaux. Un investissement direct dans l’avenir culturel de la métropole.
Photo: Mario Faubert Oktoécho s’inspire des musiques et danses sacrées autochtones et soufies.

UNE PROGRAMMATION ENLEVANTE

Du 1er juin 2023 au 31 mai 2024, 101 œuvres seront mises de l’avant, pour un total de 485 représentations aux quatre coins de l’île de Montréal. Parmi tant d’autres, voici deux musts à ne pas manquer.

Orchestre Métropolitain de Montréal
Impossible de passer sous silence le grand rendez-vous estival du concert L’OM au pied du mont Royal le 2 août prochain. L’OM se produira en outre dans de nombreux arrondissements montréalais, pour le plus grand plaisir d’un public de tout âge.

« Après presque 40 ans de collaboration, une symbiose s’est formée entre le CAM en tournée et l’OM. En donnant des concerts dans les églises et les salles des arrondissements, l’OM s’est rapproché du cœur des gens avec toujours la même convivialité et a réussi à bâtir une relation directe, vraie, sans filtre. Ces concerts font partie aujourd’hui de notre identité, de notre personnalité, de notre ADN distinctif. »
– Yannick Nézet-Séguin, directeur musical et artistique et chef principal de l’Orchestre Métropolitain

MAPP_MTL
Chef de file dans le domaine des arts numériques urbains, cet organisme hypercréatif propose Ciclo-projection, une promenade à vélo en compagnie de l’illustrateur Felipe Arriagada, où l’anodin devient magique via des projections sur les murs de la ville.

« La ville constitue pour nous un terrain d’expression créative. Le CAM en tournée nous permet de remplir notre mission en rendant accessible notre pratique émergente en arts numériques et en rejoignant les habitants au cœur de leur quartier. »
– Thien Vu Dang, fondateur et directeur général de MAPP_ MTL

Pour connaître tous les événements de la programmation 2023‑2024 du CAM en tournée : artsmontreal.org


Offrant différentes formes d’accompagnement, le Conseil des arts de Montréal repère, soutient et reconnaît l’innovation artistique et l’expression créative dans toute leur diversité pour faire rayonner les artistes et les organismes de création, de production et de diffusion montréalais. Jouant un rôle unique de catalyseur, il contribue depuis 1956 à faire de Montréal une métropole culturelle vibrante, reconnue ici et ailleurs pour sa vitalité artistique.

Ce contenu a été produit par l’équipe des publications spéciales du Devoir en collaboration avec l’annonceur. L’équipe éditoriale du Devoir n’a joué aucun rôle dans la production de ce contenu.

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