Planifier le voyage d’une vie

Partir voir le monde sans billet de retour, faire un road trip sur la côte ouest, s’installer six mois en Andalousie pour apprendre l’espagnol, s’offrir une inoubliable parenthèse d’évasion à Bali : après des années de confinement, on a plus que jamais envie de réaliser ce genre de rêve ! Voici quelques pistes pour planifier – et financer – un voyage au long cours, à la hauteur de ses attentes et à la mesure de ses moyens.

Pour réaliser le voyage de ses rêves, il suffit de prendre le temps de bien planifier son projet et, surtout, d’utiliser ses ressources de façon judicieuse pour arriver à bon port. Comment budgéter une telle dépense sans mettre son avenir financier en péril ? Nous avons posé la question – en fait, plusieurs questions ! – à Angela Iermieri, planificatrice financière chez Desjardins.

CELI, REER, marge de crédit : que doit-on utiliser en priorité pour financer un grand voyage ?

« Il est toujours préférable d’éviter le plus possible de recourir au crédit, tranche Angela Iermieri. Le CELI est le véhicule à privilégier pour les projets qui nécessitent quelques années de planification, puisque les retraits ne sont pas imposables. Le REER pourrait aussi être une option intéressante si, par exemple, le revenu gagné ou prévu pour l’année du retrait est nul ou faible. C’est d’ailleurs ce qui peut en faire un outil de choix pour financer une année sabbatique. Rappelons que les sommes retirées d’un REER sont imposables et qu’elles s’ajoutent au revenu. Plus celui-ci est bas, plus le taux d’imposition le sera. Cela dit, peu importe le véhicule de placement choisi, l’épargne destinée à un projet de voyage ne devrait pas nuire à l’atteinte de ses objectifs financiers pour les études des enfants ou la retraite. »

Comment faire face aux imprévus ?

Devrait-on piger dans son fonds d’urgence pour parer aux imprévus qui risquent de se présenter pendant un séjour à l’étranger ? La réponse est non : il vaut mieux se constituer un coussin à part et l’intégrer au budget alloué au voyage. « En faisant sa planification, il faut bien évaluer les risques et planifier un montant pour faire face à d’éventuelles embûches », ajoute Angela Iermieri. Les grands voyageurs devraient également informer leur institution financière et leurs fournisseurs de cartes de crédit de l’itinéraire et de la durée du périple, aviser leur assureur habitation, vérifier la couverture offerte par les assurances (santé, voyage), informer la RAMQ de la durée du séjour et, enfin, mettre leur testament à jour pour partir l’esprit tranquille.

Quel est l’impact des variations boursières sur ses placements et le budget alloué au projet de voyage ?

« Les sommes investies sur les marchés boursiers devraient toujours servir à atteindre des objectifs à moyen et long terme et respecter votre tolérance au risque, précise la planificatrice financière. Ainsi, la fluctuation à court terme des marchés ne devrait pas avoir d’impact sur votre stratégie de placement, et vous devriez plutôt garder le cap sur vos objectifs. » Il faut savoir que lorsqu’on a recours au CELI, pour la réalisation d’un voyage par exemple, il est possible que le montant qu’on avait en tête ne soit pas atteint au moment du retrait.

Comment cotiser à son CELI de façon stratégique en préparation d’un voyage ?

Dans le contexte du marché boursier actuel, on peut se demander s’il est plus avantageux d’attendre pour cotiser à son CELI, ou s’il vaut mieux répartir les cotisations sur l’année pour tenter de tirer avantage des moments de baisse du marché. « Il est plus facile d’atteindre son objectif financier si on a mis en place une stratégie d’épargne », souligne Angela Iermieri. Elle conseille de déterminer le montant mensuel à épargner et d’inclure cette somme dans un budget mensuel, ce qui permet aux aspirants voyageurs de prévenir les oublis et d’épargner de façon systématique.

Comment peut-on maximiser l’utilisation de son CELI ?

« La limite annuelle de cotisation au CELI pour 2023 est de 6 500 $, précise Angela Iermieri. Toutefois, les droits de cotisation étant cumulatifs, il est possible de cotiser tous ses droits disponibles des années antérieures à compter de 2009, ou depuis ses 18 ans. » Rappelons que les sommes retirées génèrent des droits de cotisation pour l’année suivante. Ce véhicule de placement se prête donc bien à la réalisation de grands projets !

Trois scénarios pour voir du pays

Partir moins souvent, mais plus longtemps

Pour réduire leur empreinte carbone liée aux déplacements en avion, certains globe-trotters choisissent d’espacer leurs voyages – en restant au Québec deux années sur trois par exemple –, mais en les étirant au maximum. Arrivés à destination, ils peuvent découvrir des pays avoisinants en empruntant des moyens de transport émettant peu de GES, comme le train ou la voiture électrique. Un séjour de quelques mois, par exemple, peut très bien être financé par plusieurs sources de revenus : le salaire actuel, si le télétravail est possible, ou un salaire différé pour prendre une pause, ainsi que l’épargne ou la marge de crédit.

Décrocher complètement avec le slow travel

Le concept : s’installer dans un lieu choisi – une ville, une île, un coin de campagne –, louer une maison ou un appartement pendant six mois ou un an, et prendre racine en adoptant les us et coutumes des gens du coin. Ce type de voyage favorise l’introspection, les rencontres, l’apprentissage d’une nouvelle langue, la découverte d’une nouvelle culture. Pour s’offrir une telle expérience, la location de sa résidence ou l’échange maison-voiture est tout indiqué, car ces solutions amortissent une grande partie des coûts.

Travailler autrement, ailleurs

Avec une bonne connexion internet, on peut travailler à distance en choisissant par exemple de s’installer à long terme dans un pays ensoleillé où le coût de la vie est raisonnable. C’est ce que font les digital nomads de tout âge en Asie du Sud-Est, au Mexique ou en Amérique centrale. Un choix de vie qui peut être plus simple lorsqu’on est contractuel ou pigiste. Pour réaliser un tel projet sans compromettre son avenir financier, l’utilisation d’un budget est incontournable. Et si l’on désire travailler à temps partiel, par exemple, on peut compenser la perte de revenus en optant pour un pays où le coût de la vie est peu élevé.

Pour en savoir plus sur le CELI : desjardins.com/celi

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