Mieux-être des employés : la puissante relation entre la santé sociale et mentale

Les problèmes de santé mentale, qui sont à la source d’une grande proportion de l’absentéisme et des arrêts en invalidité*, préoccupent plus que jamais les organisations soucieuses de pratiquer une gestion bienveillante. Or, la prévention en milieu de travail pourrait bien passer par un acteur méconnu : la santé sociale. Survol de l’étroite relation entre santé mentale et sociale, et des initiatives pouvant être mises en place pour contribuer au mieux-être des personnes.

La santé sociale, ça vous dit quelque chose ? Indissociable des autres dimensions de la santé (mentale, physique, financière et environnementale), elle fait référence aux liens significatifs que tisse une personne avec son milieu. Selon l’Association canadienne de santé publique, les déterminants sociaux de la santé (DSS) ont un effet direct et marquant sur le bien-être global.

Une bonne santé sociale se traduit par la capacité d’établir et de maintenir des liens, des relations, des interactions et des réseaux significatifs avec d’autres personnes, groupes ou communautés. Lorsque ces ponts sont brisés, c’est la santé globale – et notamment la santé mentale – d’une personne qui s’en trouve affectée. « Les problèmes de santé mentale liés à l’isolement n’ont rien de nouveau, mais ils ont certainement été exacerbés par la pandémie, remarque Xavier Bonpunt, directeur général et artistique du Centre d’apprentissage parallèle de Montréal (CAP), qui offre des programmes d’art-thérapie aux personnes en quête d’équilibre. La désocialisation entraîne une faible estime de soi, et cette spirale fait place à une anxiété de resocialisation. Un effet pervers sur lequel il faut agir en reconstruisant la confiance petit à petit. »

Une enquête menée par Statistique Canada en 2021 révèle que 14 % des Québécois âgés de 15 ans et plus se sentent seuls, et que, parmi ceux-ci, près de la moitié considèrent que leur santé mentale est passable ou mauvaise. Il y a donc urgence d’agir, selon Stéphanie Ipavec-Levasseur, directrice de produits, Prévention, Absentéisme et Invalidité chez Desjardins Assurances. « Avoir quelqu’un à qui parler ou se confier, quelqu’un qui peut nous donner un coup de main ou nous conseiller, c’est un facteur déterminant de la santé sociale, note-t-elle. Cela dit, il faut faire une distinction entre la solitude et l’isolement : une personne peut vivre seule tout en disposant d’un solide réseau social, tandis qu’une personne peut se sentir seule, même si elle est entourée par une famille, des amis, des collègues. »

Le pouvoir des interactions sociales

Depuis 40 ans, le CAP propose au grand public et aux entreprises des ateliers d’expression artistique qui ont pour objectif de contribuer à l’inclusion des personnes et à la promotion de la santé mentale. En raison des défis des dernières années en santé mentale, l’organisme communautaire a mis sur pied en 2018 le programme Prévenir, conçu pour contrer l’épuisement professionnel et aider les travailleurs à atteindre l’équilibre.

« Les relations sociales, qui ont été freinées par la pandémie, agissent comme un rempart contre l’isolement, que je considère comme le pire complice de la maladie mentale, affirme Xavier Bonpunt. Les exercices de cocréation que nous proposons contribuent à rétablir la situation en suscitant des interactions riches, qui aident les participants à retrouver la confiance en eux. Nos ateliers favorisent une approche plus ludique que clinique, propice à l’expé­rimentation, où on peut tout se permettre ou presque, et s’exprimer sans censure. Être en mesure d’explorer sa créativité, ses forces, ses fragilités, et de transformer en réalisation esthétique une préoccupation, une douleur ou une émotion, quel outil formidable pour le rétablissement ! »

Le programme Prévenir se décline en plusieurs types d’ateliers en présentiel, qui regroupent de 10 à 12 personnes. Guidés par des artistes, des artisans ou des thérapeutes, ils permettent à chacun de développer l’écoute et la concentration, et d’augmenter la confiance en soi. « Les participants sont parfois timides au début, mais le fait de créer des œuvres, de se prêter à un jeu de rôles ou de se retrouver assis en cercle à créer des harmonies musicales incite à la détente et, surtout, permet de voir ses collègues sous un autre jour, souligne le directeur général et artistique du CAP. Les bénéfices sont durables, puisque cette créativité peut continuer à s’exprimer et à se transmettre dans le milieu de travail. »

Le rôle crucial des entreprises en matière de prévention

Selon Stéphanie Ipavec-Levasseur, le milieu de travail a une incidence directe sur la santé d’une personne au même titre que les autres déterminants de la santé comme l’accès aux soins médicaux, les habitudes de vie et la qualité de l’air. « Cela signifie que, si une organisation ne prend pas les mesures nécessaires pour offrir un milieu de travail sain, inclusif et ouvert à ses employés, l’impact sera probablement négatif, qu’elle le veuille ou pas », commente-t-elle.

Par où commencer, si on n’a pas encore de plan précis en place ? Mme Ipavec-Levasseur soutient qu’il faut avant tout bien évaluer les besoins des équipes : « Je recommande de faire un sondage auprès des employés pour savoir ce qu’ils pensent de leur milieu de travail, des relations avec leurs pairs et de la culture d’entreprise. C’est ce qui permet de prendre des actions précises et d’offrir des outils adéquats pour régler les enjeux les plus importants, plutôt que de proposer des solutions ne répondant pas nécessairement aux besoins. »

Depuis une vingtaine d’années, les entreprises québécoises se sont investies en matière de santé mentale, mais, malgré tous les efforts déployés, les biais cachés se manifestent encore de façon insidieuse, chez les employés comme chez les gestionnaires. « Les arrêts de travail pour cause de dépression ne sont pas toujours considérés du même œil que les congés de maladie en raison d’un cancer, et ce, de façon bien involontaire, précise Stéphanie Ipavec-Levasseur. Même dans les milieux les plus ouverts ! La solution réside dans la formation, car elle permettra aux gestionnaires de comprendre les enjeux liés à la santé mentale, d’être à même d’identifier les problèmes de stigmatisation et d’être ainsi en mesure d’amorcer des conversations ouvertes. Il faut en outre établir des politiques claires, mettre en place une stratégie qui s’intègre dans la culture d’entreprise et la véhiculer dans les pratiques de gestion. » Elle recommande également à la haute direction de prêcher par l’exemple, en s’exprimant sur la prise de position de l’entreprise. « C’est un bon moment pour normaliser, par exemple, les jours de santé mentale, et encourager les employés à les prendre au besoin. »

En parallèle, Mme Ipavec-Levasseur recommande d’aborder les problèmes causés par le manque de socialisation. « L’éducation est cruciale, car les personnes, tout comme les organisations, ne constatent pas nécessairement jusqu’à quel point l’isolement peut être nocif pour la santé globale. » Enfin, puisque le milieu de travail est propice aux interactions et à la création de liens significatifs, les organisations ont tout à gagner lorsqu’elles mettent en œuvre des activités de socialisation.

Une responsabilité partagée

Pratiquer une gestion bienveillante favorisant la santé mentale, c’est aussi revoir les charges de travail, pratiquer la tolérance, s’ouvrir à la diversité, soutenir la conciliation travail-vie personnelle et doter l’entreprise d’outils performants, comme un programme d’aide aux employés. Celui-ci peut comprendre des services d’aide et de résolution de problèmes, une banque d’heures de consultation en cabinet, au téléphone ou en ligne, ainsi qu’un programme d’assistance 24/7. Et on n’oublie pas de rappeler régulièrement aux personnes que ce service est mis à leur disposition et qu’il fait partie intégrante de leurs avantages sociaux !

Stéphanie Ipavec-Levasseur mentionne en terminant que, si l’employeur doit assumer de grandes responsabilités, chaque employé doit être incité à prendre en main sa santé globale. « Les personnes aux prises avec des problèmes de santé mentale doivent s’assurer d’être bien évaluées, et être suivies par un psychologue ou un médecin. Cela dit, il y a d’autres options que la psychothérapie ou la prise de médicaments. La thérapie cognitive comportementale (TCC), par exemple, propose des exercices pouvant se faire en ligne de façon autonome. Enfin, on n’oublie pas l’activité physique, la saine alimentation, la méditation et la pratique de la pleine conscience, qui peuvent toutes contribuer à l’atteinte d’un équilibre. »

*Chapman et coll. The ROI in Workplace Mental Health Programs, 2019 (en anglais seulement).

Pour information sur le Centre d’apprentissage parallèle de Montréal : ateliersducap.org

Un partenaire de recherche en santé mentale

Desjardins Assurances est membre fondateur du Centre de recherche sur la santé mentale et le bien-être du Conference Board du Canada. L’objectif de ce partenariat : acquérir de nouvelles connaissances sur la santé mentale et explorer les initiatives actuelles et futures pouvant être mises en place pour favoriser le mieux-être en milieu de travail. Pour faire suite à une première étude, réalisée en 2022, Desjardins Assurances a publié le document Stratégies de santé mentale en milieu de travail – Trois défis à relever et comment y parvenir.

Desjardins Assurances désigne Desjardins Sécurité financière, compagnie d’assurance vie. DesjardinsMD, Desjardins AssurancesMC et les marques de commerce associées sont des marques de commerce de la Fédération des caisses Desjardins du Québec utilisées sous licence par Desjardins Sécurité financière, compagnie d’assurance vie. 200, rue des Commandeurs, Lévis (Québec) G6V 6R2, 1 866 647‑5013 desjardinsassurancevie.com
 

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