«Le sang des arbres», François Landry

Après Le bois dont je me chauffe (Boréal, 2020), récit autobiographique dans lequel il évoquait sa vie en forêt dans les Hautes-Laurentides, François Landry nous revient avec un journal semi-fictif racontant une année particulièrement mouvementée dans sa vie de « bûcheron de fantaisie ». Attentif à ses voisins et aux « pulsations capricieuses du climat », observateur passionné de ses « copains les volatiles », pourfendeur d’écureuils roux, il fantasme un peu dans Le sang des arbres, entre deux charges de cours à l’université, son personnage grinçant de misanthrope. Mais le 21 mai 2022, un derecho (une tempête de vents rectilignes dont la puissance s’apparente à celle d’une tornade) dévaste la forêt de plusieurs hectares qu’il nettoie et bichonne depuis quatorze ans. Un « carnage » d’arbres déracinés par centaines qui efface d’un coup des années de « labeur acharné » et le laisse convaincu, plus que jamais, qu’il « n’y a pas de nature humaine ». Un morceau d’humanité rugueuse, où passe le parfum des épinettes et de l’huile à chaîne toutes saisons.

Le sang des arbres

★★★

François Landry, Boréal, « L’oeil américain », Montréal, 2023, 272 pages

À voir en vidéo