«L’ombre d’un grand oiseau», Catherine Poulain

Merles sans nombre tombés du nid, insectes ou crapauds, tortue trouvée, souris graciées, faucon borgne, oiseaux marins englués dans une marée noire : depuis qu’elle est enfant, Catherine Poulain dispute à son amour des bêtes sa part d’humanité. À onze ans déjà, dans le hameau des Alpes où elle a grandi, cette fille de pasteur née en 1960 se rêvait ermite ou vétérinaire. Mais « un instinct obscur et farouche », encore et toujours, la poussait à partir. « Tout est animal en moi », nous raconte-t-elle dans son 3e livre, L’ombre d’un grand oiseau, où elle cherche à exprimer sa part de sauvagerie. Dans Le grand marin (L’Olivier, 2016), son beau premier roman aux odeurs d’iode et d’évasion, elle évoquait la vie de marin-pêcheur qu’elle a menée pendant une dizaine d’années en Alaska. « Chienne sans toit ni maître », cherchant à « mâter la bête, étouffer la folie », elle nous dit, aujourd’hui posée dans ses vignes du Médoc, sa quête fragile de liberté et « le terrifiant bonheur d’être en vie ».

 

 

L’ombre d’un grand oiseau

★★★ 1/2

Catherine Poulain, Arthaud, Paris, 2023, 192 pages

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