Un tribunal fédéral somme le Texas de démanteler sa barrière flottante antimigrants

Des travailleurs s’occupaient de la maintenance des bouées de la barrière flottante installée sur le Rio Grande, à la frontière entre les États-Unis et le Mexique, à Eagle Pass, le 25 août dernier.
Suzanne Cordeiro Agence France-Presse Des travailleurs s’occupaient de la maintenance des bouées de la barrière flottante installée sur le Rio Grande, à la frontière entre les États-Unis et le Mexique, à Eagle Pass, le 25 août dernier.

Un tribunal fédéral américain a donné mercredi au gouverneur du Texas, Greg Abbott, neuf jours pour démanteler la barrière flottante qu’il a fait installer en juillet sur le Rio Grande afin d’empêcher les traversées de migrants en provenance du Mexique.

Le tribunal fédéral siégeant à Austin, capitale de cet État du sud des États-Unis, s’est rangé aux arguments du gouvernement qui réclamait la suspension de la réalisation de cet ouvrage.

Le gouverneur républicain du Texas a aussitôt annoncé qu’il faisait appel de cette décision.

Le tribunal a interdit aux autorités de l’État et à toute entité travaillant à leur service de « construire ou d’ajouter quelque bouée, barrage ou structure de quelque type que ce soit sur le Rio Grande », en attendant une décision sur le fond d’une juridiction supérieure.

Il leur ordonne en outre de « repositionner d’ici le 15 septembre » tous les éléments déjà existants composant cette barrière flottante « sur la rive du Rio Grande côté Texas ».

Le juge motive sa décision par les « dommages causés par la barrière flottante », citant « les énormes tensions qu’elle a provoquées sur les relations américano-mexicaines », ainsi que « les menaces pour la vie humaine et l’obstruction à la navigation libre et sûre ».

Il estime également « probable » que le jugement au fond soit favorable au gouvernement fédéral.

Le ministère de la Justice à Washington a souligné que ces bouées représentaient un problème humanitaire et diplomatique, car elles vont à l’encontre des traités frontaliers conclus avec le Mexique.

Depuis plusieurs années, des élus de droite, comme M. Abbott, dénoncent les arrivées d’immigrés clandestins qu’ils qualifient d’« invasion ».

Mais l’administration du président démocrate Joe Biden assure que le nombre de traversées illégales a dégringolé depuis l’introduction de nouvelles règles concernant le droit d’asile.

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