La Caisse de dépôt se dit fière de son REM

Le REM se compare « très avantageusement aux autres projets de transport dans le monde », assure le p.-d.g. de la CDPQ.
Valérian Mazataud Le Devoir Le REM se compare « très avantageusement aux autres projets de transport dans le monde », assure le p.-d.g. de la CDPQ.

La Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) se montre très satisfaite du temps et de l’argent qu’il lui a fallu pour construire le REM, tout comme de son succès et de sa fiabilité jusqu’à présent.

Quand on compare le Réseau express métropolitain (REM) à d’autres projets du même genre, on fait plus que se consoler : on en est très fiers, a déclaré mercredi à Montréal le p.-d.g. de la CDPQ, Charles Emond, lors du dévoilement des rendements de l’institution au 30 juin.

D’abord en raison de sa fiabilité. On a fait grand cas des pannes qui ont ponctué les premiers jours de fonctionnement les premiers jours de fonctionnement de la première antenne Rive-Sud du nouveau système de transport public reliant la gare Centrale de Montréal à Brossard. Mais après 350 heures de service, on n’avait eu à déplorer « qu’entre quatre heures et quatre heures et demie d’incidents », soit l’équivalent d’un taux de fiabilité d’environ 99 % — « une norme dans l’industrie pour les métros automatiques après plusieurs années d’opération » — , a-t-il fait valoir, tout en répétant sa promesse de brosser un grand bilan détaillé du projet au cours des deux premières semaines de septembre.

« On reste vigilants et humbles face à ça. Ça reste un train qui a besoin de rodage, comme n’importe quel autre système », a assuré Charles Emond. Mais le fait que déjà une moyenne de 25 000 personnes l’empruntent chaque jour, qui plus est « en pleine période estivale », est quand même le signe d’un certain « engouement ».

Quant aux délais de réalisation du projet piloté par CDPQ Infra, une filiale de la Caisse de dépôt, on n’a pas à en rougir. Bien au contraire.

Un peu plus de cinq ans après la première pelletée de terre — et en dépit de la pandémie de COVID-19 —, 85 % de l’ensemble du projet de 67 kilomètres de long est désormais achevé, et les deux principales antennes restantes devraient entrer en service d’ici la fin de 2024. Ce serait beaucoup plus rapide que pour plusieurs autres projets comparables ailleurs dans le monde, notamment à Hawaï, à New York ou en Californie, a dit Charles Emond. « La vitesse à laquelle a été construit le REM n’est rien de moins que remarquable. »

85 %
C’est le pourcentage de l’ensemble du projet de 67 kilomètres de long qui est désormais achevé, les deux principales antennes restantes devant entrer en service d’ici la fin de 2024.

Restent les coûts, qui avaient d’abord été estimés à 5,5 milliards et qui frisaient les 7 milliards en 2021. Là encore, le grand patron de la CDPQ nous invite à attendre le bilan qu’il dressera le mois prochain. Mais il assure qu’il sera positif : « Ce que je peux dire […], c’est qu’au final, on va se comparer très avantageusement aux autres projets de transport dans le monde. »

Ce succès du REM ne va d’ailleurs pas sans susciter « beaucoup d’intérêt » à l’international, a-t-il déclaré, sans vouloir préciser où ni de la part de qui. « C’est un projet qui a mis Montréal sur la carte de ce côté-là. »

La Caisse de dépôt ne souhaite toutefois pas se lancer dans plusieurs autres aventures du même genre pour le moment. D’abord parce que cela représenterait un trop grand risque financier pour ses déposants. Aussi parce qu’elle espère se voir confier un autre projet d’envergure dans le domaine : le train à grande fréquence (TGF) Québec-Toronto. Puis parce qu’elle veut s’assurer de bien faire les choses avec le REM. « La meilleure carte de visite, c’est de montrer un système qui fonctionne bien. Alors, tous nos efforts sont concentrés sur ça », a conclu Charles Emond.

À voir en vidéo