Une vie de chalet au quotidien

Kim Nunès
Collaboration spéciale
Le chalet agrandi de Carine Paquin
Photo: Photo fournie par la propriétaire Le chalet agrandi de Carine Paquin

Ce texte fait partie du cahier spécial Plaisirs

Si plusieurs rêvent d’une maison au coeur de la nature durant leur retraite, certains font de ce rêve leur quotidien. C’est le cas de Carine Paquin, de Jessica Hartwell et de Mathieu Samson. Chacun à leur façon, ils ont troqué la routine parfois éreintante et exigeante de la ville pour le calme de la campagne. Leur chalet est devenu leur maison. Troisième et dernier texte de notre série.

« Les vacances, c’est tous les jours de l’année »

Il y a un peu plus de 10 ans, quand Carine et son conjoint ont appris que la réglementation en lien avec la reconstruction de leur chalet dans Lanaudière était sur le point de changer, ils ont dû prendre une grande décision. « On avait acheté notre terrain dans l’optique d’y vivre un jour. C’était un projet de retraite », explique l’auteure Carine Paquin.

Or, en rasant leur chalet et en construisant une habitation plus grande, le couple a décidé, sur un coup de tête, de quitter la région de Québec pour s’établir en permanence sur leur terrain boisé de la petite municipalité de Saint-Ferréol-les-Neiges.

« Je n’ai jamais dit que je n’aimais pas la ville, mais en la quittant, j’ai compris que je n’y étais pas si bien. La campagne et la nature étaient ce qui manquait à ma vie. Pour la première fois, j’avais l’impression d’être là où je devais être », admet Carine Paquin.

Mère de deux filles qui étaient, à l’époque, âgées de 5 et 7 ans, l’ex-enseignante a trouvé la transition de la ville à la campagne plutôt simple. N’étant plus dans un grand centre, elle a d’ailleurs pu obtenir un contrat en enseignement plus rapidement qu’en ville.

Deux ans après s’être installé au coeur de la municipalité de moins de 4000 âmes, le couple a procédé à un nouvel agrandissement, faisant de leur chalet la maison de leur rêve. Sur leur terrain d’un acre vit donc la petite famille accompagnée de poules, de lapins et de chiens. « Ici, tout est calme. La proximité avec la nature est apaisante. Mes enfants ont une qualité de vie, et mes animaux aussi. On jardine, on composte et on fait tout pour avoir une empreinte écologique faible. Chaque jour, je fais de grandes marches, alors que l’hiver, je fais de grandes randonnées en raquettes. Chez moi, les vacances, c’est tous les jours de l’année. Devancer mon projet de retraite est la meilleure décision que j’ai prise dans ma vie. Je n’ai aucun regret », conclut-elle.

Cultiver des fleurs en mémoire d’un proche décédé

Jessica Hartwell a vécu quelques années à L’Assomption avec son beau-père malade. Passionné de fleuristerie, ce dernier avait travaillé dans le domaine pendant quelques années. C’est donc lui qui veillait à l’entretien du terrain de la maisonnée. Après son décès, la maison semblait trop grande. Jessica, son conjoint ainsi que leurs enfants ont donc opté pour la démolition de leur chalet dans la région de Lanaudière afin d’y construire une maison plus fonctionnelle, mais plus petite que leur maison précédente. Désormais, c’est là qu’ils vivraient. Or, pendant la construction de leur maison, le hasard a mis sur leur chemin la maison de leurs rêves.

Photo: Photo fournie par la propriétaire Le champ de tournesols de Jessica Hartwell

« Alors qu’on roulait sur un rang de Saint-Liguori afin de se rendre dans un petit verger, une pancarte « À vendre » flanquée devant un long chemin a piqué notre curiosité », se souvient Jessica Hartwell. Ce qu’ils y ont découvert, c’est un terrain paradisiaque de 34 acres. Incapable de sortir la beauté de cet endroit de sa tête, le couple a décidé de faire de ce lieu son oasis. Il a donc vendu le chalet qu’il devait habiter et s’est installé dans la petite municipalité de Saint-Liguori, située à 20 minutes de Joliette.

« En hommage au père de mon mari, ma famille et moi avons planté 60 000 tournesols roses qui sont offerts en autocueillette », explique Jessica Hartwell. Leur immense terrain abrite aussi plusieurs poules, des chevaux miniatures et quatre chiens. « Être dans un endroit comme le mien, ça permet de ralentir. Je me sens donc constamment en vacances. »

Son havre de paix, elle l’appelle son Wonderland. Chaque jour, elle savoure la chance d’être entourée de verdure et d’animaux et profite du moment présent.

Un gars de ville dans le bois de la Gaspésie

« Mon père avait tout prévu pour sa retraite, sauf l’imprévu : la maladie. » C’est ce que m’a dit Mathieu Samson, un Montréalais de 48 ans qui a décidé, il y a deux ans, de quitter la ville pour s’établir en Gaspésie avec son frère, sa soeur et sa mère.

« Mon père avait comme projet de retraite de s’acheter un pied-à-terre en Europe. Un an et demi avant sa retraite, il a fait un AVC qui l’a paralysé. Ma mère s’est occupée de lui durant 14 ans. Il est décédé en 2020 », explique le Gaspésien d’adoption.

Photo: Photo fournie par le propriétaire Le chalet de Mathieu Samson

En constatant que le rêve de son père ne se réaliserait jamais, Mathieu Samson s’est questionné sur ses valeurs et ses propres désirs. Il s’est demandé si les promotions, les gros salaires et les grosses dépenses convenaient à sa vision du bonheur.

Puis, durant la pandémie, par un pur hasard, son frère qui campait dans un site de la Gaspésie l’a appelé pour lui dire qu’il venait d’acheter un terrain de 14 acres sur la péninsule gaspésienne. Mathieu et sa soeur sont donc allés le visiter et, une fois sur place, ils y ont repéré une terre de 155 acres qu’ils ont, à leur tour, achetée.

Depuis, Mathieu habite dans une roulotte l’été et l’hiver, il vit dans une minuscule cabane de bucheron dans laquelle il n’y a ni eau courante ni électricité. Cette vie très simple contraste avec celle d’avant, où il habitait une maison de deux étages.

Puisque les trois frères et soeurs ont déménagé en Gaspésie, ils ont proposé à leur mère de les rejoindre. Cette dernière a donc mis 45 ans de souvenirs dans quelques boîtes pour retrouver sa marmaille et souffler ses 75 bougies près du rocher Percé.

Dans quelques mois, chacun d’eux se fera construire un petit chalet sur les terres qu’ils partagent. Puisque ces dernières étaient enclavées l’hiver, ils ont dû acheter une autre terre de 62 acres afin d’y construire un chemin menant à la route.

De son propre aveu, Mathieu admet qu’il ne retournera jamais à son ancienne vie. En Gaspésie, il a trouvé une communauté accueillante et un rythme de vie allégé. Il travaille moins, profite de son chien Watson et voit sa famille plus souvent qu’avant. « Je n’ai jamais été aussi en forme qu’aujourd’hui. Tous les jours, je suis dans la nature. Je vois des animaux que je n’avais jamais vus avant de me retrouver ici. J’ai enfin l’impression de profiter du temps. Bien que je sois un gars de gang, je réalise que j’avais besoin de calme, et c’est exactement ce que je trouve en Gaspésie », affirme l’homme de 48 ans qui se sent comblé par sa région d’adoption.

Ce contenu a été produit par l’équipe des publications spéciales du Devoir, relevant du marketing. La rédaction du Devoir n’y a pas pris part.

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