«Les détectives du vivant», Renato Rodriguez-Lefebvre

R., homme en tout point banal, est recruté comme agent par la Société des détectives du vivant, laquelle commet des méfaits afin de provoquer d’intéressants sujets de romans, et d’ainsi maintenir une littérature mondiale digne de ce nom. Le traité de Paris ? C’est elle. L’embourgeoisement des quartiers de Montréal ? Encore elle. Sans saisir l’ampleur de ce projet de terrorisme littéraire, R. est entraîné dans un tourbillon d’événements, de révélations et de prises de conscience sur le pouvoir créateur et destructeur de la littérature. Doté d’une imagination débridée, Renato Rodriguez-Lefebvre compose un intrigant univers parallèle conjuguant humour, érudition et sociologie à des réflexions sur l’état de la littérature et l’omniprésence de l’autofiction. Le récit, échevelé, peine toutefois à se mesurer à l’ambition de l’auteur et laisse beaucoup à l’interprétation du lecteur, contraint de trouver ses repères dans un monde pourtant mûrement réfléchi. Un roman qui active la pensée, sans lui montrer le chemin. Pour lecteurs avertis.


Les détectives du vivant

★★★

Renato Rodriguez-Lefebvre, La Mèche, Montréal, 2023, 180 pages

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