«La nuit imaginaire», Hugo Lindenberg

Après Un jour ce sera vide (Christian Bourgois, 2020), premier roman remarqué (prix du Livre Inter 2021), plaquette où les paradoxes de l’enfance sont cristallisés avec brio, le deuxième effort d’Hugo Lindenberg, vertigineux récit d’apprentissage, est à la hauteur des attentes. Plus ample que le précédent, le nouvel opus est surtout plus sombre, plus explicite, plus fiévreux. Le narrateur de ce roman est un jeune Parisien qui souhaite ardemment faire la lumière sur les raisons ayant poussé sa mère au suicide 15 ans plus tôt. « Dormir, se noyer, mourir, je m’en fous, je veux juste la retrouver. » Multipliant les rencontres dans les endroits les plus divers, le vingtenaire à la dérive embrasse sans discrimination le jour et la nuit, les sommets et les souterrains, le présent et le passé, la réalité et la fiction, l’amour et le désir, la lucidité et l’intoxication. Grâce à un vocabulaire riche, à des images raffinées et à une syntaxe élaborée, la quête du héros nous apparaît dans une complexité parfois déroutante, mais toujours vibrante.

La nuit imaginaire

★★★ 1/2

Hugo Lindenberg, Flammarion, Paris, 2023, 240 pages

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