Marisol, McEwen, Tiravanija : les aviez-vous oubliés?

Marisol (1930-2016), «Autoportrait», 1961-1962. Musée d'art contemporain de Chicago.
Photo: Succession de Marisol / Société des droits des artistes, New York. Marisol (1930-2016), «Autoportrait», 1961-1962. Musée d'art contemporain de Chicago.

Primeurs féminines

Si la célèbre question que pose depuis 1989 le collectif Guerrilla Girls — « est-ce que les femmes doivent être nues pour entrer au Met Museum ? » — peut paraître caduque, des expositions relèvent encore d’efforts pour donner plus de voix à la création au féminin. Marisol ? Méconnue et pourtant figure clé de la scène new-yorkaise, la sculptrice d’origine vénézuélienne (1930-2016) a enfin droit à sa grande rétrospective. Le combat féministe des Pussy Riot prend le chemin muséal douze ans après son éclosion. Et un prix en art actuel ne prime pas une, mais cinq Québécoises (Maria Ezcurra, Anahita Norouzi, Celia Perrin Sidarous, Eve Tagny, Sara A. Tremblay).

Marisol, une rétrospective

Cathleen Chaffee, commissaire, Musée des beaux-arts de Montréal, du 7 octobre au 21 janvier

Terrorisme de velours : la Russie des Pussy Riot

Masha Alyokhina, Ragnar Kjartansson, Ingibjörg Sigurjónsdóttir, Dorothee Maria Kirch, commissaires, Musée d’art contemporain de Montréal, du 25 octobre au 10 mars

Prix en art actuel 2023

André Gilbert, commissaire, Musée national des beaux-arts du Québec, du 26 octobre au 7 janvier

Les centenaires

On n’avait pas fini de célébrer ni le centenaire de Jean Paul Riopelle ni la centenaire et toujours active Françoise Sullivan : deux musées des beaux-arts se joignent cet automne aux fêtes. Était-ce nécessaire ? À voir. Il y a pourtant d’autres figures marquantes de l’art québécois également nées en 1923, dont les musées ont fait peu de cas. Parmi elles, Jean McEwen (décédé en 1999), qui aura droit à son hommage… dans une galerie.

Riopelle, à la croisée des temps

Sylvie Lacerte, commissaire, Musée des beaux-arts du Canada, du 27 octobre au 7 avril

Françoise Sullivan

Stéphane Aquin, Florence-Agathe Dubé-Moreau, commissaires, Musée des beaux-arts de Montréal, du 1er novembre au 18 février

Jean McEwen – Centenaire

Galerie Simon Blais, du 13 septembre au 28 octobre

Désenchantement ?

L’infinie exploitation des ressources naturelles, les feux de forêt, les multiples désastres : il n’y a pas de quoi se réjouir. Voici pourtant trois expositions qui rendent beau le laid, afin de nous réenchanter. Edward Burtynsky, photographe des paysages à grande échelle, s’aventure du côté de l’abstraction et de son « impénétrabilité séduisante ». Carol Wainio, à travers les fables d’antan qui inspirent sa peinture, mise sur l’espoir du renouveau. Andreas Rutkauskas voit dans les écosystèmes forestiers, qu’il photographie après des feux ravageurs, des traces d’une reconquête naturelle.

Edward Burtynsky. Le paysage abstrait

Marc Mayer, commissaire, Arsenal art contemporain, en cours jusqu’au 1er octobre

Carol Wainio. Réenchantement

1700 La Poste, du 13 octobre au 21 janvier

Éveil - Andreas Rutkauskas

Franck Michel, commissaire, Musée régional de Rimouski, du 5 octobre au 4 février

S’implanter

Une fois de plus, les programmations environnementalistes ne manquent pas. Du côté de Joliette, une exposition collective (Zheng Bo, Montserrat Duran Muntadas, Jumana Manna, Katherine Melançon, Joshua Schwebel, Lawrence Paul Yuxweluptun) observe notre relation aux milieux de vie sous l’angle « du désir et de son ambivalence ». À Saint-Edmond-de-Grantham, c’est l’architecture de Pierre Thibault si ancrée dans le respect de la nature qui est donnée en exemple. Et à Montréal, dans le contexte d’un musée d’histoire et d’archéologie, nous serons conviés à un voyage autour du Saint-Laurent et à la manière qu’on a de naviguer dessus, de l’exploiter, de le chérir.

Biophilia

Marianne Cloutier et Anne-Marie St-Jean Aubre, commissaires, Musée d’art de Joliette, du 30 septembre jusqu’au 14 janvier

Habiter le lieu

Lesley Johnstone, commissaire, Fondation Grantham pour l’art et l’environnement, dès aujourd’hui jusqu’au 5 novembre

Le fleuve Saint-Laurent, échos des rivages

Pointe-à-Callière, du 30 novembre jusqu’au 3 mars

Rapports et ententes

Arts et sciences, d’une part, colliers de perles et diplomatie, d’autre part, puis visite ET participation à l’expérience artistique : voilà le genre de mélanges au menu. À Saint-Jérôme sera dévoilé le résultat de l’année de prospection que quatre artistes (Félix Bernier, Laure Bourgault, Diane Morin, Ana Rewakowicz) ont passée dans une station de biologie universitaire. La première exposition jamais consacrée aux wampums, colliers que les nations autochtones offraient à leurs homologues européens, résulte d’un partenariat entre Montréal (Musée McCord) et Paris (musée du quai Branly). Les installations de Rirkrit Tiravanija, figure de l’art relationnel (et musical) depuis les années 1990, inviteront à participer activement à l’art au lieu de le consommer passivement.

D’après mesures

Anne-Marie Belley, commissaire, Musée d’art contemporain des Laurentides, du 12 octobre au 7 janvier

Wampum : perles de diplomatie

Musée McCord-Stewart, du 20 octobre au 10 mars

Rirkrit Tiravanija : Jouez/Play

Melissa Lee, commissaire, Fondation Phi pour l’art contemporain, du 3 novembre au 10 mars



Rectificatif: Une précédente version de ce texte qualifiait « d’inédites au Québec » les installations de Rirkrit Tiravanija. Or, le Musée d'art contemporain de Montréal avait présenté une de ses œuvres (Untitled 1996 (Rehearsal Studio No. 6 Silent Version), 1996) lors de l’exposition Sympathy for the Devil : Art et rock and roll depuis 1967 en 2008.

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