D’où venons-nous? Que sommes-nous? Où allons-nous?

Naomi Rincón Gallardo, Soneto de Alimanas, vidéo, 2022, Momenta
Claudia López Terroso Naomi Rincón Gallardo, Soneto de Alimanas, vidéo, 2022, Momenta

Momenta

C’est un des événements les plus attendus de cette rentrée en arts visuels. La 18e édition de la Biennale de l’image Momenta, ce sont 15 lieux, dont les centres Clark, daphne, Dazibao, Optica, Vox, mais aussi les galeries de l’UQAM ou Leonard et Bina Ellen à Concordia… L’amateur y retrouvera des artistes canadiens réputés comme Valérie Blass, Lindsay Katsitsakatste Delaronde, Marion Lessard ou Chris Curreri, mais aussi des créateurs venant de nombreux pays, comme le Vietnamien Tuan Andrew Nguyen, la Mexicaine Naomi Rincón Gallardo

Cette édition de Momenta, dont la commissaire est Ji-Yoon Han, est intitulée Mascarades. L’attrait de la métamorphose. L’événement traitera de la notion d’identité, mais pas simplement pensée comme étant à trouver à l’intérieur de soi — découvrir qui on est — ni, non plus, comme une simple invention de soi…

Serait-ce plutôt s’inventer à partir de ce que notre histoire personnelle et la société ont laissé de traces dans notre être ? « Je suis intéressée par une conception de l’identité en tant que devenir, plutôt que par une identité inscrite dans la stabilité d’un “je suis”. Les notions de métamorphose et de mimétisme m’ont ainsi aiguillée dans l’élaboration de la programmation. La mascarade, cette fête qui donne le ton de la Biennale, je la vois en effet comme un mouvement : une force de transformation qui traverse aussi bien les individus que l’ensemble d’une société. »

Ji-Yoon Han a quasiment exclu l’autoportrait de cet événement, malgré le thème et le fait que la photo contemporaine fut marquée par ce genre. « Était-ce un parti pris ? J’ai le sentiment d’avoir plutôt suivi les propositions d’artistes extraordinaires ! Il est vrai que je ne souhaitais pas faire un sujet de l’égoportrait et d’autres formes contemporaines d’affirmation de soi : je suis plus intéressée par l’entre-deux entre soi et l’autre, par le moment où je ne suis plus tout à fait moi-même, où “je” devient trouble, sort de ses gonds, perd contenance. Cela dit, soyez prévenus, vous rencontrerez dans la Biennale (au moins) un autoportrait saisissant de réalisme ! » Jusqu’au 22 octobre.

Af-flux

Après une première édition commissariée par l’artiste Eddy Firmin en 2021, la Biennale transnationale noire Af-flux revient cette année avec un projet du commissaire, auteur et conteur Olivier Marboeuf, expert dans les questions de représentation minoritaire.

Vous pouvez déjà appréhender la réflexion de Marboeuf en lisant son blogue intitulé Toujours debout. Afin d’élaborer cette biennale, Marboeuf a été accompagné par le commissaire-consultant Moridja Kitenge-Banza. Le thème de cette année, Transmission noire Mille chemins d’humanité, permettra à 26 artistes québécois et étrangers d’exposer dans huit lieux à Montréal, dont la galerie Art mûr, la Maison de la culture Claude Léveillée, le Centre d’exposition de l’Université de Montréal, la Maison d’Haïti… Avec des oeuvres d’Ajamu X, Héritier Bilaka, Anna Binta Diallo, Marie-Danielle Duval, Mathieu Lacroix, Emmanuel Osahor, Stanley Wany… Un événement qui comportera des « médiations conteuses ». Une biennale étalée à différents moments, entre le 11 novembre et le 16 mars.

UQO

Dans un milieu de l’art encore ébranlé par les bouleversements de la pandémie, la Galerie de l’Université du Québec en Outaouais, à Gatineau, propose une programmation qui intrigue. Une première exposition s’annonce comme un manifeste subjectif « qui écorche à la fois les artistes, le milieu de l’art, les étudiants en art, le milieu académique, les réseaux sociaux et les médias, mettant à rude épreuve l’ensemble des processus de validation qui devraient mener à la vie d’artiste ».

Tout un programme ! Dans une époque où l’artiste est trop souvent devenu un fonctionnaire de la culture ou un décorateur amuseur de la classe riche, voilà une proposition qui ne manquera pas de mordant… L’exposition Démissionner de la vie des arts d’Antoine Larocque, commissariée par Marie-Hélène Leblanc, est présentée jusqu’au 7 octobre.

Suivra une deuxième expo qui interpellera certainement tout autant. L’anti-musée : un anti-documentaire (18 octobre au 11 novembre), commissariée par Mathieu Copeland, traitera de toutes ces expos annulées durant les dernières années. Avec des oeuvres de Stefan Brüggemann, Graciela Carnevale, Kenneth Goldsmith, Swetlana Heger, Liliane Lijn, Ben Vautier

Mais encore

Trois artistes inuits de Kinngait, au Nunavut, utilisent le motif de la main dans leurs oeuvres. Des dessins de Shuvinai Ashoona, de Napachie Pootoogook et de Samonie Toonoo seront à l’affiche chez Pierre-François Ouellette. Les mains menant, jusqu’au 21 octobre.

Claude-Philippe Benoit est présenté par la commissaire Nicole Gingras à l’Insurance Exchange Building. Peintures et photographies, jusqu’au 28 octobre.

John Max. Former l’image au parc de l’Esplanade de la Pointe-Nord, sur l’île des Soeurs. Commissaire : Michel Hardy-Vallée. Jusqu’au 29 octobre.

De nouveaux tableaux de Pierre Dorion seront à l’honneur chez Blouin Division. Du 14 septembre au 4 novembre.

Lueurs oniriques de Manon de Pauw à la galerie B-312. Du 9 novembre au 21 décembre.



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