Comment bien choisir sa peinture intérieur

Céline Gobert
Collaboration spéciale
En matière de finis — les nuances de brillance, si l’on veut —, il faut surtout comprendre qu’ils varient en fonction du pourcentage de réflexion de lumière.
Photo: Peintures MF En matière de finis — les nuances de brillance, si l’on veut —, il faut surtout comprendre qu’ils varient en fonction du pourcentage de réflexion de lumière.

Ce texte fait partie du cahier spécial Plaisirs

Peindre une chambre d’enfant, une salle de bain ou un salon ne nécessite pas le même type de peinture. Outre le fait qu’il faut se décider pour une couleur, porter une attention particulière aux composants et aux « finis » est une étape essentielle. Mais comment s’y retrouver ?

Il n’y a pas de bonne ni de mauvaise peinture, il n’y a que des peintures adaptées à chaque situation. C’est le premier enseignement à retenir de notre entrevue avec Amine Bradaï, directeur technique chez Peintures MF, fabricant et distributeur entièrement québécois. « Si l’on a des peintures qui coûtent moins cher, cela ne veut pas dire qu’elles ne sont pas bonnes », explique l’expert.

Quand il s’agit d’analyser ses besoins, deux éléments ont leur importance : le type de peinture et le type de fini.

En matière de type de peinture, à moins de cas particuliers, comme vouloir peindre du métal ou protéger une surface de la rouille, ce qui peut exiger des peintures spécifiques, les peintures à base d’eau, fabriquées à partir de résine d’acrylique, sont préférables à celles à base de solvants. Elles sèchent rapidement, elles ont une faible odeur et, surtout, elles sont plus écologiques, puisqu’elles contiennent peu de composés organiques volatils (COV). Idéales donc pour les murs de la chambre à coucher.

Pour une chambre d’enfants, où mains coquines et crayons de couleur menacent quotidiennement les murs, la peinture 100 % acrylique est l’option parfaite. Bien que plus chère, cette peinture à l’excellente lavabilité se révèle plus résistante aux tâches et aux variations de température.

Pour des murs neufs, on peut tout à fait choisir des peintures latex acryliques. « Il s’agit d’un bon choix pour les extensions ou ajouts de murs, les sous-sols ou les garde-robes », explique M. Bradaï. Les budgets serrés qui ne veulent pas trop investir et préfèrent entretenir leur intérieur à coups de pinceau périodiques seront ravis.

Réflexion et pièces de la maison

 

En matière de finis — les nuances de brillance, si l’on veut —, il faut surtout comprendre qu’ils varient en fonction du pourcentage de réflexion de lumière. Ainsi, si les finis mats et coquille d’œuf ne reflètent que très peu de lumière (de 0 à 12 %), il en va tout autrement pour les finis semi-lustrés (jusqu’à 45 %).

Pour un plafond de salon, on va plutôt choisir le rendu uniforme d’un fini mat, car il présente très peu de reflets. « L’autre avantage de ce fini, c’est qu’il va camoufler tous les défauts », ajoute notre expert. Une autre option serait le fini satin, au rendu velouté, une option tendance un peu plus lustrée que le fini mat, mais qui demeure toutefois très douce.

Pour le mur d’une cuisine ou d’une salle de bain, on va par contre choisir le fini semi-lustré, parce qu’il se nettoie très facilement et supporte mieux l’humidité et l’usure. Ce fini, au pourcentage de lumière élevé, se prête en outre très bien à la peinture des moulures, car il en souligne délicatement les détails. Situé entre le semi-lustré et le satin en matière de brillance, le fini perle est aussi une option à considérer en raison de sa bonne résistance.

Techniques et préparation

 

« La préparation de surface, c’est le secret de réussite de tout projet de peinture », souligne M. Bradaï. Avant de commencer à peindre, il faut donc que la surface des murs soit propre et bien sèche. On se débarrasse des saletés, moisissures, poussières et autres taches de graisse indésirables à l’aide d’un dégraisseur, appelé PTS (phosphate trisodique).

Après un rinçage à l’eau claire, on enlève les dernières imperfections en sablant légèrement à l’aide de papier sablé. Attention : après avoir comblé des trous de clous avec du plâtre, il faut également bien sabler la surface si l’on ne veut pas se retrouver avec des surépaisseurs sur le mur.

Un ultime nettoyage est nécessaire avant de laisser libre cours à ses talents de peintre. « La poussière de sablage peut créer des microbulles ou de mauvaises adhésions avec la peinture », explique M. Bradaï.

Température, découpage, patience

 

D’autres incontournables ? Un bon découpage du mur, une température ambiante adéquate et une dose de patience.

Pour une pièce classique, des pinceaux plats à poils courts et des rouleaux à poils de 10 mm font très bien l’affaire. En premier lieu, on peint le bord des plafonds ainsi que les cadres de fenêtres et de portes sur environ 5 à 7,5 centimètres (2,5 à 3 pouces) de hauteur, en prêtant une attention accrue aux gouttelettes et aux éclaboussures. Cette technique est pratique quand vient l’heure de passer le rouleau : la bande déjà peinte empêche, par exemple, de déborder sur le plafond.

« L’air de la pièce ne doit pas être trop sec, comme on le voit en hiver, note M. Bradaï, car la peinture pourrait sécher trop vite, ce qui nuirait au travail d’évaporation de l’eau et à la dynamique des molécules entre elles. » Une peinture qui sèche trop vite est une peinture qui ne se place pas comme il faut, et qui pourrait laisser apparaître des traces de rouleau sur le mur. Les impatients se retiendront donc d’avoir recours à un ventilateur pour accélérer le séchage.

À chaque étape, le rouleau doit rester gorgé de peinture. Vide, il risque d’« arracher » la peinture fraîchement posée à mesure que l’on repasse dessus. On gagnera à terminer en effectuant des coups de rouleau dans le même sens. Un geste exécuté de haut en bas est une bonne stratégie pour s’assurer un beau fini et une texture harmonieuse. En toute élégance, bien entendu.

Le vert sauge: tendance du printemps 2022

Dans cette couleur douce, la décoratrice d’intérieur Caroline Pilon voit avant tout un désir post-pandémique de se rapprocher de la nature. « On constate un retour à des tons de vert, mais aussi à des couleurs pastel, comme les jaunes et les dégradés de rose. Tous rafraîchissent et nous ramènent à une planète qu’il faut protéger, aux éléments naturels. Les gens veulent se sentir bien dans leur maison, en sécurité. »

Le vert sauge, que l’on pourrait qualifier d’ombré, de grisâtre et de discret, se marie d’ailleurs à merveille avec des tons beiges chaleureux, du doré, des tons de bois apaisants et rassurants qui rappellent la nature, souligne Caroline Pilon.

Si l’on hésite à se lancer, on peut commencer par adopter des accessoires plus faciles à changer, conseille Andrée Roy, décoratrice et artiste peintre. Décorer avec des vases, des jetés, des coussins ou de la literie de couleur vert sauge pourrait être une bonne façon de vérifier si l’on est prêt ou pas à l’adopter à long terme.

 

Ce contenu a été produit par l’équipe des publications spéciales du Devoir, relevant du marketing. La rédaction du Devoir n’y a pas pris part.



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