Rassemblement pour la fierté LGBTQ+ en Serbie, malgré des opposants et des menaces

Des manifestants anti-LGBTQ+ ont brandi des croix et des bannières religieuses au milieu d’une forte présence policière, lors de la marche des fiertés, samedi, à Belgrade.
Marko Drobnjakovic Associated Press Des manifestants anti-LGBTQ+ ont brandi des croix et des bannières religieuses au milieu d’une forte présence policière, lors de la marche des fiertés, samedi, à Belgrade.

L’année dernière, l’événement LGBTQ+ a été entaché d’affrontements entre la police et des groupes anti-fierté qui estimaient que le rassemblement allait à l’encontre des valeurs traditionnelles orthodoxes chrétiennes serbes et qu’il devrait être interdit.

Les participants à la marche de samedi brandissaient des banderoles sur lesquelles on pouvait lire « Nous ne sommes même pas proches », faisant référence à la situation actuelle de la population gay en Serbie, ainsi que « Mariage » et « Libération queer, pas de capitalisme arc-en-ciel ».

Une forte présence policière composée d’officiers en tenue antiémeute a bloqué le centre de Belgrade. Lors d’un rassemblement contre la marche, une cinquantaine de manifestants anti-gai et de prêtres orthodoxes ont brandi des icônes religieuses devant une église du centre-ville au passage des participants à la marche de la fierté.

Un groupe de militants anti-gai a brandi une banderole dans la rue principale du centre-ville sur laquelle était écrit : « Je ne veux pas de défilé gay à Belgrade ».

Pas de mariage, ni de drapeau LGBTQ+

Avant la 11e marche consécutive de la Fierté en Serbie, le président populiste du pays, Aleksandar Vucic, a déclaré que tant qu’il serait au pouvoir, il n’approuverait pas une loi autorisant les mariages ou les partenariats entre personnes de même sexe. Il a également déclaré qu’il n’avait pas autorisé que des drapeaux aux couleurs de l’arc-en-ciel soient placés sur les mâts de son bureau du centre-ville pendant la marche.

Photo: Marko Drobnjakovic Associated Press Des centaines de militants LGBTQ+ se sont rassemblés dans la capitale serbe, samedi, au milieu d’une forte présence policière et de manifestants anti-gay.

La première ministre Ana Brnabic, proche alliée de M. Vucic, est la première femme politique ouvertement gaie du pays des Balkans. Elle s’est cependant rarement prononcée en faveur des droits LGBTQ+ en Serbie.

Avant l’événement de la Fierté, les ambassades et bureaux de représentation de 25 pays et la délégation de l’Union européenne en Serbie ont publié une déclaration commune de soutien aux valeurs de la Fierté et appelant à la protection des droits des personnes LGBTQ+.

« À l’occasion de la Fierté de Belgrade 2023, nous souhaitons réaffirmer notre engagement à respecter, promouvoir et protéger les droits de l’homme pour tous, indique le communiqué commun. Nous sommes fiers de soutenir la communauté LGBTQ+ en Serbie et soutenons fermement les valeurs que représente la fierté : l’acceptation, l’inclusion et la diversité. »

La Serbie souhaite officiellement rejoindre l’Union Européenne, mais sous le règne de Vucic, qui dure depuis plus de dix ans, elle a progressivement glissé vers la Russie et ses politiques anti-occidentales, notamment le manque de respect pour les droits des homosexuels.

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