Prendre la route du vin en Nouvelle-Écosse

Amélie Revert
Collaboration spéciale
Luckett Vineyards et sa vue imprenanble sur la mer
Photo: Luckett Vineyards Luckett Vineyards et sa vue imprenanble sur la mer

Ce texte fait partie du cahier spécial Plaisirs

Les bons vivants de passage dans cette province maritime qui a tant à offrir ne manqueront pas de tomber sous le charme des vignobles de la vallée d’Annapolis. Les vins néo-écossais, qui s’épanouissent à l’air salin, n’ont à ce propos rien à envier à ceux qui sont produits au Québec, en Ontario ou en Colombie-Britannique.

L’incontournable Tidal Bay

Située au sud du bassin des Mines de la baie de Fundy, la vallée d’Annapolis jouit d’un microclimat clément, notamment favorable à l’exploitation vinicole. L’expansion des vignobles est telle que la Nouvelle-Écosse, sous l’impulsion de l’oenologue Peter Gamble, lance son propre vin blanc signature, le Tidal Bay, à l’occasion du Symposium sur les vins du Canada atlantique en 2012. Il y a 11 ans déjà, 6 vignerons présentaient ainsi leur cuvée 2011, véritable reflet du terroir, et aujourd’hui, il existe 14 Tidal Bay différents. Il se murmure par ailleurs que chaque bouteille accompagne à merveille les fruits de mer locaux, comme le homard, les pétoncles, les moules et les huîtres, et que chaque gorgée évoque l’essence de la province, fraîche et dynamique.

Par exemple, le Tidal Bay de Jost Vineyards rappelle les arômes de pomme et de poire, tandis que celui de Lost Bell révèle plutôt des notes florales et d’agrumes. À essayer aussi : le Tidal Bay de L’Acadie Vineyards, sec et tropical, et celui du Domaine de Grand Pré, rehaussé par les cépages Ortega et New York muscat, avec sa minéralité et ses notes de pêche mûre. De quoi avoir franchement l’eau à la bouche !

Soulignons que le Tidal Bay doit être composé au minimum par 51 % des cépages L’Acadie blanc, seyval blanc, vidal et/ou Geisenheim 318, qui peuvent être assemblés ou non. Les 49 % restant sont laissés à la discrétion des vignerons : chardonnay, riesling, pinot gris, Frontenac blanc ou encore de petit Milo, le choix peut être fait parmi une vingtaine de variétés qui correspondent aux standards de l’appellation. Le principal est que 100 % des raisins utilisés pour le fameux élixir aient été cultivés en Nouvelle-Écosse, peu importe où, et que le taux d’alcool du vin ne dépasse pas les 11 %. Depuis l’année dernière, il est même possible d’acheter du Tidal Bay dans un nouveau format, soit en canette de 250 ml, sur place dans les vignobles ou dans les succursales de la Nova Scotia Liquor Corporation, l’équivalent de notre SAQ.

Trois domaines à visiter à Wolfville

À une heure d’Halifax, niché au creux de la vallée d’Annapolis, se trouve Luckett Vineyards, une propriété de 92 acres ouverte en 2010 par le fondateur des épiceries Pete’s Frootique et à présent gérée par sa fille Geena. Avec sa cabine téléphonique rouge, qui rappelle l’Angleterre natale de Pete Luckett, impossible de manquer le vignoble. On s’y arrête, entre autres, pour déambuler entre les pieds de vigne tout en profitant d’une vue imprenable sur la mer. Bien sûr, on s’attable ensuite sur sa magnifique terrasse pour se délecter d’une bonne chaudrée accompagnée d’excellentes frites de pommes de terre de l’Île-du-Prince-Édouard tout en trinquant.

Avec une vingtaine de vins faits à partir des cépages L’Acadie, Osceola muscat, seyval blanc, chardonnay, riesling, Lucie Kuhlmann, Leon Millot, Triomphe d’Alsace et Castel, c’est dire si le choix est vaste au Luckett Vineyards. Il en est un, tout de même, qui pique rapidement la curiosité… Le Buried White, élevé en fût de chêne hongrois pendant 28 mois sous terre, est aussi surprenant, avec ses arômes fumés, qu’il est exquis.

Non loin, le Lightfoot Wolfville reçoit les amateurs de bonne chère dans un cadre authentique et réconfortant, et leur offre une belle gamme de vins biologiques et biodynamiques, parfaitement maîtrisés. Famille d’agriculteurs établie dans la vallée d’Annapolis depuis huit générations, les Lightfoot se sont en effet lancés dans la viticulture en 2009 et croient dur comme fer en une connexion entre les gens et la terre. De fait, il est primordial pour eux de procéder à une vinification qui ne nécessite qu’une intervention humaine minimale, en harmonie avec les fruits de la nature, tout en pensant aux descendances. Coup de coeur pour leurs remarquables bouteilles de bulles, blanches ou rosées, qui ont de quoi faire rougir le champagne.

N’oublions pas enfin le vignoble Benjamin Bridge, qui opère depuis 1999 et met un point d’honneur à proposer des vins qui s’inscrivent dans une philosophie de durabilité et de communauté. De plus, le vigneron en chef de la maison est le Québécois Jean-Benoît Deslauriers. Si leur Nova 7 — assemblage frais et floral de sept raisins, dominé par le muscat — est rapidement devenu un classique lors de sa mise sur le marché en 2007, leurs « pet nat » et leurs cuvées de brut sont tout simplement impeccables. Le plus : les siroter au coin du feu sur leur patio au soleil couchant.

• Luckett Vineyards, 1293, Grand Pre Road, Wolfville

• Lightfoot Wolfville, 11143, Evangeline Trail, Wolfville

• Benjamin Bridge, 1966, White Rock Road, Wolfvill

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