Pour Kamala Harris, Trump doit être tenu responsable de ses attaques contre la démocratie

« Je crois que les gens devraient être tenus responsables en vertu de la loi », a déclaré Mme Harris mercredi dans une entrevue accordée à l’Associated Press depuis Jakarta, en Indonésie, où elle est de passage pour participer à un sommet régional des pays de l’Asie du Sud-Est.
Dita Alangkara Associated Press « Je crois que les gens devraient être tenus responsables en vertu de la loi », a déclaré Mme Harris mercredi dans une entrevue accordée à l’Associated Press depuis Jakarta, en Indonésie, où elle est de passage pour participer à un sommet régional des pays de l’Asie du Sud-Est.

Pour la vice-présidente américaine, Kamala Harris, les personnes qui ont tenté de renverser les résultats de l’élection présidentielle de 2020, aux États-Unis, mais également qui ont pris part à l’émeute du Capitole, le 6 janvier 2021, à Washington, doivent être tenues responsables de leurs gestes. Et cela ne devrait pas exclure Donald Trump, qui doit répondre de ses actes devant les tribunaux, selon la numéro 2 du gouvernement.

« Je crois que les gens devraient être tenus responsables en vertu de la loi », a déclaré Mme Harris mercredi dans une entrevue accordée à l’Associated Press depuis Jakarta, en Indonésie, où elle est de passage pour participer à un sommet régional des pays de l’Asie du Sud-Est. « Et lorsqu’ils enfreignent la loi, il devrait y avoir des conséquences. »

L’ex-président américain, Donald Trump, a été inculpé dans les dernières semaines par la justice fédérale pour son implication présumée dans l’attaque du Dôme de la démocratie le 6 janvier et par la justice de la Géorgie pour avoir tenté d’y faire apparaître de faux électeurs en sa faveur pour ainsi voler les résultats du scrutin de 2020. Entre autres.

En évitant une attaque trop frontale du populiste, Kamala Harris, qui a été procureure générale de la Californie avant de devenir sénatrice puis vice-présidente, a acquiescé toutefois au fait que toutes les personnes mises en accusation dans ces affaires doivent désormais affronter les tribunaux, en « laissant les preuves, les faits, l’emporter » là où la justice se trouve, a-t-elle dit en substance.

Dans la foulée des tourments juridiques auxquels Donald Trump fait face depuis le début de l’année, la Maison-Blanche a évité de commenter l’ensemble de ces inculpations pour ne pas alimenter les accusations d’ingérence politique dont le candidat républicain, qui mène la course dans son camp en vue de la prochaine présidentielle, aime se dire la principale victime.

Toutefois, Joe Biden et Kamala Harris se portent régulièrement à la défense de la démocratie américaine et de l’État de droit dont l’existence et la survie sont menacées par le courant populiste conservateur, selon eux. « Les démocraties sont très fragiles », a dit la vice-présidente au micro de l’Associated Press. « Leur force dépendra de notre volonté de lutter pour elle. »

Verdict pour Enrique Tarrio

 

Hasard des calendriers, la déclaration de Kamala Harris suit de près l’annonce du verdict prononcé mardi contre l’ex-leader du groupe de suprémacistes Proud Boys, Enrique Tarrio, condamné à 22 ans de prison pour avoir participé à un complot visant à maintenir Donald Trump en poste à la Maison-Blanche au lendemain de sa défaite électorale de novembre 2020. Des participants et organisateurs de l’attaque du 6 janvier, M. Tarrio est la personne qui écope aujourd’hui de la peine la plus élevée.

Ironiquement, il n’était pas sur place à Washington ce jour-là, mais a piloté l’insurrection contre le siège du pouvoir législatif américain par ses troupes à distance. En mai dernier, lui et trois de ses lieutenants ont été reconnus coupables de « complot séditieux », un crime rare associé à la guerre civile et que les attaques orchestrées depuis près de trois ans par les partisans de Donald Trump contre les institutions démocratiques des États-Unis ont fait sortir des livres d’histoire pour le propulser devant les tribunaux.

Rappelons que les Proud Boys, groupe raciste, militarisé et suprémaciste, avaient été appelés à « reculer et à se tenir prêts » par Donald Trump lors de son premier débat avec Joe Biden durant la campagne électorale de 2020. Le républicain avait refusé de condamner publiquement la violence de ce genre de formations ayant contribué à son ascension sur la scène politique.

Avant de prononcer sa sentence, le juge Timothy Kelly a estimé que M. Tarrio n’avait pas exprimé de remords crédibles pour la violence de ses actes et a jugé nécessaire d’envoyer un « signal clair » aux personnes ayant marché sur ce chemin de la sédition ou voulant le suivre. « Cela ne peut plus se reproduire », a-t-il dit.

Fin août, la justice fédérale a annoncé que le procès de Donald Trump, mis en accusation pour avoir contribué à l’insurrection du 6 janvier, allait s’amorcer le 4 mars prochain, en plein coeur de l’investiture républicaine. Cela doit marquer le premier procès au pénal pour le populiste qui va devoir, 21 jours plus tard, se présenter devant la justice de New York pour le début de son procès pour le versement de pots-de-vin à une ancienne actrice de films pornographiques.

En mai 2024, un tribunal de la Floride doit en ouvrir un autre pour sa mauvaise gestion de documents secrets après son départ de la Maison-Blanche.

 

La date de son quatrième procès, pour avoir orchestré des pressions sur le système électoral de la Géorgie, n’a pas encore été fixée.

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