«Pearl», Bobby Bazini

Des semaines qu’il flotte dans la piscine, ce cinquième album, comme s’il vivait sa vie hors de tout souci d’exister dans le monde où les nouveautés se bousculent. L’intro de Pearl semble littéralement sortir de l’eau, mais juste un peu, le temps d’un chant soulful. Le propos d’I Don’t Talk to My Mother est bigrement sérieux (ruptures), mais le rythme danse dessus tel un petit ballet aquatique. Bobby Basini refuse la noyade coupable. Les arrangements et les musiques de Connor Seidel (le collaborateur attitré, champion paysager de la réalisation de disques) procurent un tel bien-être, particulièrement dans la somptueuse Turn Blue, l’évanescente Living Again, la rêveuse Lavender (avec ses choeurs et sa flûte estampillés 1972), qu’on en oublie le drame sous-jacent, le coeur brisé tentant de recoller les morceaux. Album schizophrène ? Un peu. Album agréable envers et contre tout, qui refuse d’être ailleurs que dans un été infini. Baume pour l’âme et crème contre les rayons UV de la vie. Légitime choix que celui-là : ne pas souffrir. En surface.

Pearl

★★★
Pop-soul

Bobby Bazini, Spectra Musique

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