Place aux vélos et aux piétons sur la voie Camillien-Houde, sur le mont Royal

Un cycliste sur le chemin Camillien-Houde, peu après le décès de Clément Ouimet sur cette même voie, en 2017.
Annik MH de Carufel Archives Le Devoir Un cycliste sur le chemin Camillien-Houde, peu après le décès de Clément Ouimet sur cette même voie, en 2017.

La mairesse de Montréal, Valérie Plante, a annoncé mercredi que d’ici 2029 la Ville allait « reverdir le mont Royal pour l’équivalent de trois terrains de football » en interdisant les voitures sur la voie Camillien-Houde, principal accès au sommet.

Sur cette artère, une promenade sera donc créée pour les piétons, en plus d’un chemin parallèle et séparé qui sera réservé aux cyclistes, a détaillé Mme Plante, lors d’un point de presse au pied du grand parc. « On va transformer complètement la voie Camillien-Houde […] On enlève l’asphalte, on met des arbres, on met des plantes. C’est ça qu’on fait. »

La sécurité des « plus vulnérables de l’espace public », soit les cyclistes et les piétons, a été au coeur de la réflexion menant à ce projet, a-t-elle expliqué. Cette dernière a soutenu qu’il ne fallait « jamais oublier » Clément Ouimet, un cycliste de 18 ans qui est mort en 2017 après avoir été heurté par un automobiliste qui effectuait illégalement un demi-tour sur cette artère.

Les véhicules d’urgence, comme ceux des pompiers, des policiers ou des ambulanciers, pourront toutefois avoir accès à la voie Camillien-Houde en utilisant la piste cyclable, a précisé la mairesse. « On ne fera pas de compromis sur la sécurité des citoyens. »

Les modalités de cette partie du projet pour assurer la protection de tous restent cependant à peaufiner, a affirmé Richard Liebmann, directeur du Service de sécurité incendie de Montréal.

En ce qui concerne les voitures, les autobus de la Société de transport de Montréal et autres véhicules motorisés, ils pourront toujours atteindre le sommet du mont Royal, mais en passant par l’entrée ouest, soit le chemin Remembrance. « Chaque jour en semaine, il y a 10 000 voitures qui traversent la montagne et, là-dessus, c’est 85 % qui le font pour du transit. Alors le message que j’envoie aujourd’hui, c’est que la montagne, elle est pour tout le monde. Mais elle n’est pas un raccourci, c’est une destination », a soutenu Valérie Plante.

Bonifier le transport collectif vers la montagne

 

La mairesse a dit travailler de concert avec la STM pour bonifier la desserte de certaines lignes d’autobus qui rejoignent la montagne. « C’est important pour nous que ce soit facile d’accéder à la montagne, que ce soit du métro Mont-Royal, du métro Côte-des-Neiges, mais aussi du centre-ville, où on aimerait avoir peut-être des navettes. »

Le fait d’améliorer le transport collectif vers le « poumon vert » de Montréal est l’un des points principaux à prendre en compte dans ce projet, estime l’organisme Les Amis de la montagne.

Assurer l’accès au mont Royal pour les personnes à mobilité réduite est aussi primordial, estime la directrice des affaires publiques des Amis de la montagne, Anaïs Légaré Morasse. « Il y a beaucoup de détails qui vont faire soit le succès ou l’insuccès du projet. Mais on souhaite que ce soit un succès. »

De son côté, le chef de l’opposition officielle à l’hôtel de ville de Montréal, Aref Salem, réclame plutôt que la Ville applique la recommandation faite par l’Office de consultation publique de Montréal en 2019 au sujet de cette artère. Il préconisait alors que la circulation automobile soit maintenue sur le mont Royal, mais que la voie Camillien-Houde et le chemin Remembrance deviennent un « chemin de plaisance » afin de mieux s’intégrer à la vocation du parc. Il proposait notamment que la voie soit rétrécie et que les abords du chemin soient verdis par la plantation d’arbres.

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