Un nouveau minimusée sur Jules Verne dans la région de Charlevoix

Diane Précourt
Collaboration spéciale
La visite — gratuite — de L’île mystérieuse captivera les fans de l’oeuvre vernienne autant que les néophytes.
 
Photo: L’île mystérieuse La visite — gratuite — de L’île mystérieuse captivera les fans de l’oeuvre vernienne autant que les néophytes.
 

Ce texte fait partie du cahier spécial Plaisirs

Il y a de ces illustres personnages dont la mémoire enjambe si bien les époques. Et il y a de ces personnes dont la passion n’a pas d’âge. Jacquelin Bouchard est de cette trempe. Lui qui, tout jeune, fréquentait déjà l’ensemble de l’oeuvre de Jules Verne a transformé sa collection privée en un nouveau minimusée au coeur de La Malbaie, dans Charlevoix. Baptisé L’île mystérieuse, le lieu abrite également un tout aussi nouveau bistro, signé Truchon.

Non seulement M. Bouchard a lu Verne à la lettre et pourchassé nombre de réalisations de l’artiste multidisciplinaire, mais le septuagénaire estime que l’auteur du Tour du monde en quatre-vingts jours a eu un ascendant sur le cours de sa vie : « Il m’a fait réaliser qu’avec une part de rêve, de la volonté et de la débrouillardise, on peut aller à la conquête de l’impossible… même sur une île déserte. » Celui qui a fondé la maison montréalaise de production audiovisuelle Pixcom est intarissable sur l’immuable auteur français de romans d’aventures qui souligne au passage les progrès scientifiques du XIXe siècle.

Les quelque 300 artéfacts exposés à L’île mystérieuse, il les a dénichés dans des encans parisiens, lors de ventes successorales ou auprès de collectionneurs : livres, gravures, affiches de représentations artistiques, maquettes des bateaux de Verne et autres produits dérivés. Des reproductions de trois cartes de l’île Lincoln, la « mystérieuse », portant la griffe de Jules Verne, en font aussi partie. Les originaux sont la propriété de M. Bouchard : « C’est unique au monde, et ça se trouve au Québec », dit-il fièrement.

Le projet, qui a pris forme concrètement le 22 juin dernier, a nécessité sept ans de gestation et la rénovation d’une maison ancestrale malbéenne. Si Jacquelin Bouchard planche encore sur le catalogage des éléments, la visite — gratuite — captivera les fans de l’oeuvre vernienne autant que les néophytes, ne serait-ce que pour le plaisir des yeux et la qualité des installations. Des écrans diffuseront des passages de certains livres exposés en couverture et protégés par des présentoirs de verre.

« Si on arrive à capter l’intérêt, même de personnes qui ne connaissent pas Jules Verne, ou si peu, ce sera réussi », dit-il humblement.

Trois fois le Canada

Parmi les romans de l’artiste, il en existe trois dont le récit se déroule au Canada : Le volcan d’or, Le pays des fourrures et Famille-sans-nom, ce dernier traitant de la rébellion des patriotes de 1837 au Québec. Féru des vicissitudes du pays, Jules Verne ?En tout cas, il n’y a passé que… deux heures, aux chutes Niagara, selon M. Bouchard. « Il avait certainement d’excellents recherchistes puisque tout est exact dans ces livres. »

Et pourquoi avoir baptisé le minimusée L’île mystérieuse, plutôt que simplement Jules, du nom de départ ? « J’ai eu un flash sur ce dernier titre de la trilogie qui comprend Vingt mille lieues sous les mers et Les enfants du capitaine Grant. » D’ailleurs, à la tombée du jour, on peut voir au musée une immense murale rétroéclairée décrivant la finale de cette « trilogie du Nautilus ».

Jacquelin Bouchard, qui a vécu en solo sa fascination vernienne pendant des années, aura décidé de la partager avec le plus grand nombre, dans le contexte sympa d’un bistro-terrasse abritant également une boutique de produits locaux. Le tout sur le thème de Verne, et jusque dans… les toilettes.

Après s’être gavé des péripéties du célèbre auteur, on peut ainsi se régaler de bonne chère selon un menu concocté par Dominique Truchon, du resto voisin Chez Truchon, le chef qui avait accueilli à sa table, « sous haute surveillance », les conjoints et conjointes des dirigeants présents au sommet du G7 à La Malbaie, en 2018.

Quant à Jacquelin Bouchard, il ne lui manque que six des nombreux livres de Jules Verne à traquer dans le monde, et probablement, peut-on imaginer, quelques autres oeuvres du prolifique créateur.

Ce contenu a été produit par l’équipe des publications spéciales du Devoir, relevant du marketing. La rédaction du Devoir n’y a pas pris part.

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