«Les lits empruntés», Lily Pinsonneault

« J’ai toujours l’impression qu’un de nous prend un train et que l’autre lui envoie la main sur le quai de la gare. Sans le bout où on va se revoir. Sans le bout où l’autre s’en va faire quelque chose. On fait la même affaire qu’avant, mais chacun de notre bord, il faut se séparer. Tous les jours on se sépare. » Tous les jours depuis ce soir où, sur un coup de tête, Lily propose à Raphaël de mettre fin à leur relation afin qu’il puisse, dit-elle, devenir un musicien complet. Dans Les lits empruntés, Lily Pinsonneault se révèle dans toute sa vulnérabilité. Amoureuse éperdue, elle peine à se retrouver après la séparation, erre ici et là entre le Bas-du-Fleuve et Montréal, entre quelques rencontres infécondes et des amitiés paisibles, à la recherche de réconfort, mais surtout d’elle-même. Dans un long — et parfois pénible — gémissement adolescent, portée par une écriture inclusive et gorgée d’anglicismes, de tournures syntaxiquement incorrectes — à l’image de cette Lily tourmentée —, l’autrice met en lumière toute la fragilité d’une génération qui se cherche.

Les lits empruntés

★★★

Lily Pinsonneault, Québec Amérique, Montréal, 2023, 224 pages

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