Les vins de la semaine du 9 septembre 2023

Le rouge

Bourgogne «Terres Dorées» 2022, Jean-Paul Brun, Bourgogne, France

Le millésime 2022 célèbre à la fois le sympathique Jean-Paul Brun et sa cuvée en pinot noir qui, sur ses « terres dorées », offre une expression fruitée des plus saines et des plus percutantes. Un fruité net, droit, juvénile, à peine fougueux, encore contracté sous ses tanins mûrs et pourvu d’une mâche, mais surtout de cette intention de régaler et régaler encore. (5) ©

Le bio

Château Gaillard 2018, Saint-Émilion Grand Cru, Bordeaux, France

Cette cuvée semble s’ennoblir et accéder à son réel potentiel depuis une mise en marché chez nous qui ne date pas d’hier. La faute à Catherine Papon Nouvel ? À mon avis, le meilleur « Gaillard » dégusté depuis un bon moment, avec ses merlots mûrs mis en relief par une intégration boisée harmonieuse. Un beau vin de soir et de conversation. (5+) ©

Le syrah

Hermitage 2019, E. Guigal, Rhône, France

Vous avez là, entre vos mains mais déjà sous le nez, l’une des 35 000 bouteilles livrées dans ce millésime. Vous percevez surtout l’esprit de quatre parcelles (Beaumes, Bessards, Méal et Hermite) évoquées pour vous par les Guigal, qui se plaisent à en diffuser l’essence avec un doigté précis, sans la moindre fioriture. Parfums, mais surtout tanins fins, frais, serrés, élégants, de longue portée. (5+) ©

Le blanc

Sauvignon Blanc «Select Blocks» 2021, Babich, Nouvelle-Zélande

Rien à voir avec les sauvignons sancerrois, dont les argiles à silex participent à leurs vertigineuses verticalités aromatiques. Nous sommes ici en terrain plus confortable, plus charmeur, plus exotique, sans ces nuances d’asperge ou de basilic qui intimident parfois les buveurs. Le fruité y est large, doté d’une richesse, d’une rondeur, mais aussi d’une jolie fraîcheur. (5)

Moins de 20 $

Saumur «Les Parcelles» 2021, Arnaud Lambert, Saumur Brézé, Loire, France

Le chenin se fait ici si sec et droit qu’il donne le vertige. De ces « parcelles », il tire une espèce de tension qui, sans amplifier la portée aromatique, lui assure une vitalité et un éclat d’une extraordinaire pureté. Pomme verte, citron et une touche florale complète le tableau sans le moindre essoufflement. Un travail d’artiste ! (5)

Le canon

Morgon 2021, Jean Foillard, Beaujolais, France

Boire du Foillard, c’est s’asseoir en regardant la beauté du monde venir à vous, sans ses turpitudes à vous décrocher la mâchoire. On « entre » dans son gamay comme chez un ami, sachant que sa générosité de coeur ouvre des pans entiers d’horizon de Morgon tout en y gravant sa signature unique. Violette et framboise invitent à rêver sur des tanins fins, exquis
de fraîcheur. (5) ©