Le télescope spatial Euclid révèle ses premières images test

Dans cette image tirée d’une diffusion en direct de la NASA, le télescope spatial Euclid de l’agence spatiale européenne décolle à bord d’une fusée Falcon 9 de SpaceX à Cape Canaveral, en Floride, le 1er juillet dernier.
Photo fournie par NASA / ESA via Agence France-Presse Dans cette image tirée d’une diffusion en direct de la NASA, le télescope spatial Euclid de l’agence spatiale européenne décolle à bord d’une fusée Falcon 9 de SpaceX à Cape Canaveral, en Floride, le 1er juillet dernier.

Le télescope spatial européen Euclid, qui a pour mission d’étudier la matière noire et l’énergie sombre de l’Univers, a atteint son poste d’observation et révélé lundi ses premières images tests.

Ces images ont été prises afin de vérifier le fonctionnement des instruments scientifiques et de les calibrer. Elles ne sont donc pas encore représentatives des capacités finales du télescope.

 

Mais elles indiquent d’ores et déjà qu’il sera capable de remplir ses objectifs, a déclaré dans un communiqué l’agence spatiale européenne (ESA).

« Après plus de 11 ans à concevoir et développer Euclid, il est grisant et très émouvant de voir ces premières images », a déclaré Giuseppe Racca, responsable de la mission Euclid à l’ESA. « Une fois entièrement calibré, Euclid observera des milliards de galaxies pour créer la plus grande carte en 3D du ciel jamais réalisée. »

Photo: ESA / Euclid / Euclid Consortium / NASA via Agence France-Presse Une photo test prise par le télescope spatial Euclid de l’agence spatiale européenne rendue disponible lundi

Après avoir décollé depuis la Floride le 1er juillet, le télescope européen, auquel la NASA a également participé, a voyagé jusqu’à sa destination située à environ 1,5 million de kilomètres de la Terre.

Euclid a deux instruments embarqués : un imageur observant en lumière visible (VIS), et un spectromètre observant dans l’infrarouge proche (NISP). Le premier doit déterminer la forme précise des galaxies, le second leur distance.

Mais lorsqu’ils ont été mis en marche, les scientifiques ont eu une grosse frayeur : les images étaient « contaminées » par une source de lumière inattendue, a déclaré l’ESA.

Des recherches sur la cause du problème ont « indiqué que la lumière du Soleil s’infiltrait dans le vaisseau, probablement par une petite ouverture », a expliqué l’agence européenne. Or, pour détecter la faible lumière de lointaines galaxies, la lumière éclatante de notre Soleil (auquel Euclid fait dos), doit absolument être bloquée.

« En tournant Euclid, les équipes ont réalisé que cette lumière n’était détectée qu’à certaines orientations, donc en évitant certains angles, l’instrument VIS sera capable de réaliser sa mission », a assuré l’ESA.

La matière noire et l’énergie sombre constituent 95 % de l’Univers, mais leur nature reste un grand mystère pour les scientifiques. Quand la première assure la cohésion des galaxies, l’énergie sombre provoque, elle, l’expansion de l’Univers.

Grâce à sa carte en 3D, le télescope permettra des mesures précises sur la distribution des galaxies et l’expansion de l’Univers, qui aurait démarré il y a six milliards d’années.

Les galaxies lointaines observées permettront de remonter le temps jusqu’à il y a 10 milliards d’années – la durée nécessaire pour que leur lumière nous parvienne.

L’espoir est qu’Euclid puisse ainsi déceler les traces laissées par la matière noire et l’énergie sombre au fil de la formation des galaxies.

Les opérations scientifiques du télescope doivent commencer dans environ deux mois.

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