Le PLQ presse le gouvernement Legault de sauver Métro Média

L’entreprise Métro Média a suspendu abruptement les activités de ses 17 publications la semaine dernière.
Olivier Zuida Le Devoir L’entreprise Métro Média a suspendu abruptement les activités de ses 17 publications la semaine dernière.

Le Parti libéral du Québec (PLQ) demande au gouvernement Legault d’accorder une aide d’urgence d’un million de dollars à Métro Média, qui a suspendu abruptement les activités de ses 17 publications, dont le journal Métro, la semaine dernière.

« Dans le contexte actuel, où tous les médias luttent pour leur survie, on ne peut pas se permettre de perdre un acteur comme le journal Métro. C’est un incontournable de l’information, qui emploie des journalistes d’ici qui font un travail essentiel pour informer la communauté », a déclaré vendredi par communiqué Michelle Setlakwe, porte-parole de l’opposition officielle en matière de culture et de communications.

Tout comme sa collègue Filomena Rotiroti, porte-parole du PLQ pour la métropole, elle estime qu’une telle somme donnerait le coup de pouce dont a besoin l’entreprise pour « compléter sa transition numérique » d’ici six mois.

Les deux élues libérales insistent aussi sur l’urgence de sauver les emplois des journalistes laissés sur le carreau, avant qu’ils ne trouvent un emploi ailleurs et que « la relance du journal devienne encore plus difficile, voire impossible ». L’entreprise comptait environ une centaine d’employés, dont plus de la moitié étaient syndiqués.

« L’accès à de l’information locale de qualité est essentiel. La perte du journal Métro est une catastrophe pour le maintien d’une démocratie saine fondée sur de l’information de proximité rigoureuse et professionnelle », affirme la députée Rotiroti.

La perte du journal Métro est une catastrophe pour le maintien d’une démocratie saine fondée sur de l’information de proximité rigoureuse et professionnelle

Le 11 août dernier, le président de Métro Média, Andrew Mulé, a annoncé par courriel à ses employés que toutes les activités numériques et imprimées du groupe médiatique étaient suspendues immédiatement. L’annonce touchait le journal Métro, onze journaux locaux à Montréal et cinq autres dans la région de la Capitale-Nationale.

Il avait déploré le manque de soutien continu du gouvernement et d’autres institutions — comme Desjardins Culture, Investissement Québec et la SODEC —, mais aussi dénoncé la décision de la Ville de Montréal de mettre fin à la distribution du Publisac.

« Les discussions se poursuivent »

Contacté par Le Devoir, le cabinet du ministre de la Culture et des Communications reconnaît que les « médias vivent des moments difficiles » et qu’il est nécessaire d’avoir « des médias en santé » dans une démocratie saine.

On rappelle par contre que les budgets d’aide aux médias ont déjà été augmentés récemment : le journal Métro a reçu 1,4 million de la part du ministère l’année dernière, dit-on. Mais « les discussions se poursuivent [avec le ministère de l’Économie] sur cette situation », précise le cabinet du ministre.

1,4 million
C’est le montant du budget d’aide aux médias qu’a reçu le journal Métro de la part du ministère de la Culture et des Communications l’année dernière.

De son côté, Québec solidaire estime qu’il faut étudier « toutes les solutions » pour soutenir l’ensemble des médias, qui traversent une période difficile. « On a besoin de voir à plus long terme et de trouver des solutions pérennes au financement de nos médias d’information », soutient la porte-parole solidaire en matière de communications, Ruba Ghazal.

Le Parti québécois a pour sa part refusé de commenter le dossier.

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