Le groupe armé État islamique annonce la mort de son chef
Le groupe djihadiste État islamique (EI) a annoncé jeudi la mort de son chef, Abou al-Hussein al-Husseini al-Qourachi, tué lors d’affrontements avec la formation djihadiste Hayat Tahrir al-Cham (HTS) dans le nord-ouest de la Syrie.
Il a été tué « après un affrontement direct […] dans l’une des localités de la province d’Idlib » avec HTS, ancienne branche locale d’al-Qaïda, a déclaré le nouveau porte-parole du groupe armé EI, dans un enregistrement vocal publié sur les chaînes Telegram du groupe.
Cette formation djihadiste, hostile au groupe EI, tentait de capturer Abou al-Hussein al-Husseini al-Qourachi, a précisé le porte-parole, qui n’a précisé ni le lieu exact de sa mort ni la date de celle-ci.
Fin avril, le président turc, Recep Tayyip Erdoğan, avait annoncé que « le chef présumé [de l’organisation EI], nom de code d’Abou Hussein al-Qourachi », avait été « neutralisé » lors d’une opération des services de renseignement turcs en Syrie.
Selon l’agence de presse turque Anadolu, l’homme a été tué dans la province d’Afrine, voisine de la province d’Idlib et sous contrôle des forces turques et des factions syriennes pro-Ankara.
Reclus dans une maison dotée d’un « bunker souterrain », le djihadiste a déclenché sa ceinture d’explosifs, selon l’agence étatique.
Mais le nouveau porte-parole de l’organisation djihadiste a accusé HTS — que le groupe EI considère comme son principal ennemi — de travailler pour Ankara et d’avoir tué Abou al-Hussein al-Husseini al-Qourachi.
Selon lui, les combattants de HTS auraient remis sa dépouille au gouvernement turc.
Il a également accusé l’organisation d’avoir enlevé l’ancien porte-parole du groupe EI, sans donner plus d’indications sur cet enlèvement.
Nouveau chef
Le nouveau chef du groupe armé EI s’appelle Abou Hafs al-Hachemi al-Qourachi, a annoncé le porte-parole.
Environ la moitié de la province d’Idlib ainsi que des portions des provinces voisines sont contrôlées par HTS, une formation considérée comme une organisation terroriste par Washington, Damas et les grandes puissances.
Le HTS, dirigé par Abou Mohammad al-Jolani, n’a fait aucun commentaire.
Le 30 novembre 2022, le groupe EI avait confirmé la mort de son chef précédent, tué en octobre dans la province de Deraa (sud) lors d’affrontements contre des combattants locaux.
Neuf mois plus tôt, en février, son prédécesseur avait été tué dans la province d’Idlib, dans une opération des forces spéciales américaines.
Et en octobre 2019, Washington avait annoncé la mort du premier chef du groupe EI, Abou Bakr al-Baghdadi, tué lors d’une opération américaine à Idlib.
L’organisation armée EI s’était emparée de territoires entiers en 2014 dans les deux pays pour y exercer son régime de terreur, avant d’être défaite en 2017 en Irak et en 2019 en Syrie sous le coup d’offensives successives menées par la coalition anti-EI dirigée par Washington.
Mais des cellules du groupe, également présentes dans plusieurs pays asiatiques, mais aussi africains, continuent à lancer des attaques sporadiques en Irak et en Syrie.
Depuis fin 2022, le groupe EI a ainsi multiplié les attaques meurtrières dans le vaste désert syrien.