«Le Devoir» reçoit un blâme du Conseil de presse

Amber Heard en attente du verdict, le 1er juin 2022, au palais de justice du comté de Fairfax en Virginie.
Evelyn Hockstein Pool Associated Press Amber Heard en attente du verdict, le 1er juin 2022, au palais de justice du comté de Fairfax en Virginie.

Dans une décision partagée, le Conseil de presse du Québec a dénoté un manque d’équilibre dans un article paru dans Le Devoir à l’issue du procès opposant les acteurs Amber Heard et Johnny Depp.

L’article Amber Heard a diffamé Johnny Depp, et vice-versa, signé par le journaliste Jean-Louis Bordeleau, relayait la réaction d’Amber Heard après sa condamnation pour diffamation. Le texte du Devoir, publié le 2 juin 2022, citait également l’essayiste féministe Martine Delvaux, ainsi que la sociologue et spécialiste de la violence faite aux femmes Stéphanie Pache. Les deux universitaires y ont émis des opinions qui se rapprochaient du point de vue d’Amber Heard, à savoir que Johnny Depp avait été privilégié durant le procès.

Un plaignant avait saisi le Conseil de presse à la suite de la parution de cet article, car il jugeait que le traitement journalistique manquait d’équilibre. Quatre des six membres du Conseil de presse lui ont donné raison. À la majorité, le Conseil de presse a donc retenu la plainte et blâme Jean-Louis Bordeleau et Le Devoir pour manque d’équilibre. Pour que le traitement de la nouvelle soit considéré comme équilibré, le Conseil juge que le journaliste aurait pu reprendre la réaction de Johnny Depp, ou encore citer un intervenant qui aurait ajouté une autre perspective que celle partagée par Martine Delvaux et Stéphanie Pache.

Les deux membres dissidents ont plutôt statué que l’article ne présente pas de manquement déontologique. « En fonction de l’angle de traitement choisi par le journaliste, il y avait une juste pondération des points de vue en présence », ont-ils statué.

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