L’OMS et Washington surveillent de près un nouveau sous-variant du virus de la COVID

Observation datant de 2020 au microscope électronique du virus SRAS-CoV2, par les National Institutes of Health des États-Unis. L’OMS a décidé de classer le nouveau sous-variant BA.2.86 «sous surveillance en raison du très grand nombre (supérieur à 30) de mutations du gène Spike qu’il porte».
Archives NIAID-RML via Associated Press Observation datant de 2020 au microscope électronique du virus SRAS-CoV2, par les National Institutes of Health des États-Unis. L’OMS a décidé de classer le nouveau sous-variant BA.2.86 «sous surveillance en raison du très grand nombre (supérieur à 30) de mutations du gène Spike qu’il porte».

L’Organisation mondiale de la santé et les autorités sanitaires américaines ont annoncé vendredi surveiller de près un nouveau sous-variant du virus du COVID-19, même si « pour l’heure l’impact potentiel des nombreuses mutations de BA.2.86 est inconnu ».

L’OMS a décidé de classer ce nouveau variant « dans la catégorie des variants sous surveillance en raison du très grand nombre (supérieur à 30) de mutations du gène Spike qu’il porte », écrit l’organisation dans son bulletin épidémiologique consacré à la pandémie de COVID-19 et diffusé dans la nuit de jeudi à vendredi.

C’est la protéine Spike qui donne au virus son aspect hérissé et c’est elle qui permet au SARS-CoV-2 de pénétrer les cellules de l’hôte.

Pour l’heure, ce nouveau variant a seulement été détecté en Israël, au Danemark, aux États-Unis et les autorités de santé au Royaume-Uni ont également confirmé un cas vendredi.

Aux États-Unis, les CDC (Centres pour le contrôle et la prévention des maladies) ont également indiqué surveiller de près le variant, dans un message publié sur le réseau social X (ex-Twitter).

 

« L’impact potentiel des mutations BA.2.86 est actuellement inconnu et fait l’objet d’une évaluation minutieuse », précise l’organisation, qui souligne une nouvelle fois l’importance de continuer à surveiller, à séquencer et à notifier les autorités compétentes pour avoir une vision exacte et d’ensemble de la pandémie de COVID-19.

« Jusqu’à présent, l’OMS a connaissance de 6 séquences de BA.2.86, mais nous nous attendons à ce que ce nombre change », a indiqué une porte-parole de l’OMS à l’AFP.

L’OMS traque trois sous-variants d’intérêt (XBB.1.5, XBB.1.16 et EG.5) et sept sous-variants sont classés sous surveillance (BA.2.75, BA.2.86, CH.1.1, XBB, XBB.1.9.1, XBB.1.9.2 et XBB.2.3).

Moins de surveillance

La plupart des États qui avaient mis en place des dispositifs de surveillance spécifiques de la présence du virus de la COVID-19 et de ses variants les ont en général démantelés, estimant que la menace était désormais moins sévère et ne justifiait plus ces dépenses.

 

L’OMS n’a de cesse de dénoncer ce « désarmement » et continue « d’appeler à de meilleurs surveillance, séquençage et notification de la COVID-19 alors que ce virus continue de circuler et d’évoluer ».

Si, depuis début mai, l’OMS ne considère plus la pandémie comme une urgence sanitaire mondiale, « le virus continue de circuler dans tous les pays, continue de tuer et continue de changer », a encore souligné la semaine dernière son directeur général, Tedros Adhanom Ghebreyesus.

François Balloux, qui dirige la chaire de bio-informatique à l’University College de Londres, estime que l’attention portée à cette nouvelle variante est justifiée.

Pas comme les autres

 

« BA.2.86 est la souche de SRAS-CoV-2 la plus frappante que le monde ait connue depuis l’émergence d’Omicron », a-t-il déclaré dans un commentaire publié vendredi, faisant référence au variant qui a explosé sur la scène mondiale à l’hiver 2022, provoquant une augmentation des cas de COVID.

« Au cours des prochaines semaines, nous verrons dans quelle mesure BA.2.86 se comportera par rapport aux autres sous-variants d’Omicron », a-t-il déclaré.

Il a cependant souligné que même si BA.2.86 provoquait un pic majeur d’infections, « nous ne nous attendons pas à voir des niveaux comparables de maladies graves et de décès par rapport à ce que nous avons [eu] plus tôt dans la pandémie lorsque les variantes Alpha, Delta ou Omicron se sont propagées ».

Depuis, une bonne partie de la population mondiale a été vaccinée ou bénéficie d’une certaine protection après avoir été infectée.

Sur la dernière période sous revue (du 17 juillet au 13 août 2023), plus de 1,4 million de nouveaux cas de COVID-19 et plus de 2300 décès ont été notifiés, selon le bulletin épidémiologique de l’OMS. Cela représente respectivement une augmentation de 63 % et une diminution de 56 %, par rapport à la période des 28 jours précédents.

Au 13 août 2023, plus de 769 millions de cas confirmés de COVID-19 et plus de 6,9 millions de décès ont été signalés dans le monde, au total. Le bilan réel des infections et des décès est considéré comme beaucoup plus lourd, nombre de cas ayant échappé au recensement.



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