L’aéroport syrien d’Alep hors service après un raid israélien

L’aéroport d’Alep a été utilisé en février dernier pour acheminer de l’aide internationale dans la foulée d’un important tremblement de terre.
Agence France-Presse L’aéroport d’Alep a été utilisé en février dernier pour acheminer de l’aide internationale dans la foulée d’un important tremblement de terre.

Un raid aérien israélien a frappé tôt lundi matin l’aéroport international d’Alep, deuxième ville de Syrie, pour la quatrième fois depuis le début de l’année, le mettant hors service, selon les médias officiels syriens.

« Vers 4 h 30, l’ennemi israélien a mené une agression aérienne depuis la Méditerranée, à l’ouest de Lattaquié, contre l’aéroport international d’Alep », a indiqué l’agence de presse officielle Sana, citant une source militaire.

Un responsable du ministère syrien des Transports, Sleimane Khalil, a indiqué à l’AFP que l’unique piste en état d’être utilisée avait été endommagée.

« Les équipes techniques vont entamer aujourd’hui les réparations pour que l’aéroport redevienne opérationnel le plus vite possible », a-t-il ajouté. Les vols ont été déroutés vers les aéroports de Damas, la capitale, et Lattaquié, selon lui.

Depuis le début de la guerre en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes aériennes sur le territoire syrien visant essentiellement les forces soutenues par l’Iran et le Hezbollah libanais, alliés de Damas et ennemis jurés d’Israël, ainsi que l’armée syrienne.

Israël, pays voisin de la Syrie, commente rarement les frappes en Syrie mais dit vouloir empêcher l’Iran de s’implanter à ses portes.

Interrogé par l’AFP, un porte-parole militaire israélien s’est refusé lundi à tout commentaire : « nous ne commentons pas les informations de médias étrangers », a-t-il dit.

Dépôts d’armes visés

Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), les frappes lundi ont visé, outre l’aéroport d’Alep, « des dépôts d’armes » dans l’aérodrome militaire de Nayrab tout proche.

Israël « menace la liberté de mouvement des avions » et « la sécurité de l’aviation civile internationale », a accusé le ministère syrien des Affaires étrangères dans un communiqué diffusé par Sana, qualifiant l’attaque de « lâche ».

La région d’Alep et l’aéroport ont été visés à plusieurs reprises par des raids israéliens depuis le début de l’année.

Début mai, quatre soldats syriens et trois combattants étrangers de groupes pro iraniens ont été tués dans des frappes qui avaient alors ciblé l’aéroport d’Alep et d’autres objectifs, notamment un dépôt d’armes à l’aérodrome de Nayrab, selon l’OSDH.

En mars, des frappes israéliennes ont mis à deux reprises l’aéroport d’Alep hors service. Le 7 mars, trois personnes ont été tuées lors d’un raid contre l’aéroport.

Deux semaines plus tard, des frappes ont ciblé l’aéroport et des dépôts d’armes de groupes pro iraniens dans ses environs, faisant quatre morts selon l’OSDH, basée au Royaume-Uni et qui dispose d’un vaste réseau de sources en Syrie.

Les milices soutenues par l’Iran sont très présentes dans la région d’Alep et ont fourni un soutien terrestre essentiel à l’armée syrienne lors de la reprise des quartiers de la ville tenus par les rebelles en 2016.

La guerre en Syrie, déclenchée en 2011 par la répression de manifestations pro démocratie, a fait plus d’un demi-million de morts et déplacé plusieurs millions de personnes.

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